Le Centre Régional de l’Énergie Solaire (CRES) de Badalabougou a servi de cadre à un véhément symposium international organisé par le mouvement Malivaleurs. Cette cérémonie culturelle qui avait pour thème « Déconstruire les discours et comportements sectaires, identitaires et extrémistes » s’est tenue ce mardi 18 décembre 2018. Cet événement d’une valeur inestimable a enregistré la présence de plusieurs écrivains, professeurs d’universités, d’hommes de cultures, de réseaux de jeunes, etc., venus du Mali et d’ailleurs.

La problématique du règne d’une véritable démocratie, de la cohésion sociale voire de la défense des valeurs culturelles de nos pays africains se révèle d’une importance capitale aux yeux des hommes de culture maliens à travers le mouvement Malivaleurs. Le symposium international qui se tient à Bamako depuis ce mardi 18 décembre 2018 sous le thème « Déconstruire les discours et comportements sectaires, identitaires et extrémistes » et qui devra se poursuivre jusqu’au 23 décembre part, comme a tenu à nous l’indiquer la marraine de Malivaleurs, Mme Ndiaye Mariam Coulibaly, du constat d’une crise de valeurs au Mali depuis les années 2012.

Le Mali, ce pays vaste et riche culturellement se trouve baigner dans toutes les formes de conflits. Chose qui dépasse les entendements. « Depuis 2012, au Mali, nous vivons dans une crise sans précédent qui, commencée par des enjeux mineurs ne représentant que la pointe de l’iceberg, s’est très vite commuée ou plutôt révélée en crise majeure, multiforme et complexe mettant à nu les lambeaux de tout ce qui faisait notre fierté nationale, notre intégrité, notre unité dans la diversité, notre paix et notre stabilité apparentes, nos modèles sociaux, familiaux et culturels », a déploré la marraine de Malivaleurs. Les valeurs de keléya (l’unité), de klénéya (la droiture), de sinyiya (la fraternité), de jatiguiya (l’hospitalité) et de sinagunya (cousinage à plaisanterie) qui constituent toutes des valeurs séculaires au Mali sont toutes en crise, regrette-t-elle.

Au professeur de philosophie et directeur exécutif de NDI Mali, M. Badié Hima, d’inviter les intellectuels maliens notamment les écrivains à procéder à partir de ces valeurs qui constituaient le fondement du tissu social dans nos communautés à une « déconstruction » dans le sens derridien de « découpage » afin de confectionner quelque chose de nouveau. Ces valeurs qui faisaient la force du Mali doivent être réfléchis, invite-t-il, afin de les adapter aux réalités du monde moderne. M. Hima pour faire recours aux philosophes à Jacques Derrida et Adorno, a intitulé le thème de son intervention « Déconstruction et dialectique négative ». Le philosophe juge urgent de s’interroger au préalable sur les causes de la dégénérescence de ces valeurs culturelles qui faisaient l’unité du Mali ou des Maliens.

Ce symposium prendra fin par un atelier méthodologique de trois jours soit du 21, au 23 décembre afin de « Construire des stratégies ; élaborer une autre communication ; de nouveaux matériels éducatifs et culturels et cibler l’école, les médias, les communautés. » Pour les trois premiers jours, six (6) panels seront organisés autour des sous-thèmes.

Le mouvement Malivaleurs constitue un regroupement de plusieurs hommes de culture, d’éducateurs, d’écrivains, de communicateurs, de médias communautaires voire de réseaux de jeunes. Son dessein reste la fondation d’un Mali plus fort et uni.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays