Le meneur de la lutte contre l’esclavage dans le Kaarta, Cheick Oumar Yara, a été arrêté et mis en prison. Poursuivi pour incitation à la violence, il dort depuis le 7 février entre les quatre murs de la maison d’arrêt de Bamako.
Il est l’une des têtes pensantes du Rassemblement malien pour la Fraternité et le Progrès, appelé ‘’Gambana’’ en soninké, qui se donne pour mission la lutte contre la pratique de l’esclavage, en phase avec la Constitution du Mali. Cheick Oumar Yara n’a cessé de se battre et d’interpeller les autorités à travers des conférences et débats pour trouver une solution rapide à cette pratique.
Dans la première semaine de ce mois de février, la surprise a été grande pour lui et ses camarades de lutte quand il a été interpellé au Camp I de la Gendarmerie et conduit en prison. Selon nos sources, le meneur de la lutte anti-esclavagiste a été arrêté sous le motif «d’incitation à la violence». On sait en revanche que mobilisés depuis des mois contre la pratique de l’esclavage dans le Kaarta, Cheick et ses camarades dénoncent plutôt l’inaction et l’immobilisme des autorités maliennes face à une situation qui peut dégénérer à tout moment si des dispositions idoines ne sont pas prises.
Tentative d’intimidation
L’incarcération de Yara est perçue à certains niveaux comme une tentative d’intimidation des combattants de la lutte contre l’esclavage dans le Kaarta. Ce phénomène, sans nul doute, est devenu un caillou dans les chaussures des autorités maliennes.
Plus d’espoir pour ceux qui cherchent à se retirer de cette pratique barbare. Que de coups et blessures! Que de destructions de biens! Que de personnes déplacées ayant fui leurs villages pour se mettre à l’abri ailleurs! Il urge pour les autorités du pays de désamorcer cette bombe qui peut exploser à tout moment. Gouverner, c’est prévoir, dit-on.
Drissa Togola
Le Challenger