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Pour préparer l’autonomie de l’Azawad : 160 cadres du MNLA en formation en Belgique et en Suisse

Le MNLA et ses acolytes (le MAA et le HCUA) boivent du petit lait. Après leur rencontre, à leur camp de Kidal, avec le président mauritanien, le général Mohammed Ould Abdel Aziz, dépêché sur place par le président IBK pour négocier au plus tôt un cessez-le-feu, les groupes armés ne doutent plus d’une chose : ils auront, au moins, une autonomie renforcée pour Kidal. Pas la seule ville de Kidal mais plutôt la région entière. Ils bombent d’autant plus le torse que le président mauritanien, qui partage depuis longtemps leur cause, leur a promis son propre appui (en tant qu’émissaire d’IBK), celui de l’Union Africaine, qu’il préside, ainsi que celui de la communauté internationale, afin de contraindre l’Etat malien (ou ce qui en reste) à se plier aux quatre volontés des rebelles.

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Une source proche du MNLA nous confie : « De puissants amis nous ont conseillé de ne pas demander l’indépendance de Kidal dans l’immédiat car elle ne serait pas acceptée par l’ONU; par contre, elle viendra d’elle-même si, pour l’instant, nous nous contentons d’une large autonomie qui ne peut nous être refusée ».

Autres arguments de poids que les groupes armés comptent mettre dans la balance de leur stratégie émancipatrice : l’occupation de Kidal et de plusieurs autres localités du nord, l’interdiction faite aux troupes maliennes d’y remettre les pieds jusqu’à la finalisation d’un accord de paix global, mais aussi et surtout la sympathie française.

De plus, alors que les rebelles s’étaient aliénés une grande partie de l’opinion internationale en tuant de sang-froid des préfets et sous-préfets, ils ont, plus tard, habilement oeuvré à se faire passer pour les victimes innocentes de l’attaque militaire malienne lancée sur leurs positions le mercredi 21 mai 2014.

Au-delà de la France, les groupes armés  comptent sur le soutien de l’Algérie qui a besoin d’un Kidal libre pour continuer à en faire une soupape de sécurité, un déversoir de ses propres terroristes, lesquels pourraient se retourner contre l’armée algérienne s’ils n’avaient pas d’espace pour mener leurs trafics criminels.

C’est dans la perspective de l’autonomie de Kidal que le MNLA, le plus malin et le plus connu des groupes armés, songe à former ses cadres: ingénieurs, techniciens, financiers, administrateurs, interprètes, etc. Suite à un accord avec des activistes belges et suisses, les séparatistes s’apprêtent à  envoyer dans ces deux pays quelque 160 cadres en formation. Que fera le Mali pour l’empêcher ? On ne sait.

Le MNLA ne s’arrête d’ailleurs pas en si bon chemin. Fort de ses armes, il travaille au corps les chefs de tribus et fractions nomades du nord pour les faire adhérer à sa logique anti-malienne. Maniant la carotte et le bâton, il arrive de mieux en mieux à ses fins. Ainsi, à Kidal, on se souvient des manifestations populaires orchestrées pour empêcher la visite de l’ex-Premier Ministre malien, Oumar Tatam Ly, et de l’actuel, Moussa Mara. Même scénario à Ménaka, ville tombée depuis mercredi 21 mai 2014 aux mains des groupes armés : le MNLA y a fomenté, mercredi 28 mai 2014, un bruyant mouvement de femmes et d’enfants qui demandaient le départ de l’armée malienne refugiée dans le camp de la MINUSMA.

Comme nous l’avons révélé dans de précédentes livraisons, les rebelles tiennent à relier Kidal au fleuve Niger. « Sans eau, comment vivrions-nous ? », fait remarquer une nos sources.

C’est pourquoi, lorsqu’ils ont été empêchés de prendre Gao et Ansongo par la Force Serval, les groupes armés se sont repliés sur Faffa, ville riveraine du fleuve, située à la frontière nigérienne, à 380 kilomètres de Kidal. Là, le MNLA a planté son drapeau et se pavane en seigneur. Afin de garder le maximum d’atouts à négocier, les groupes armés ont mis un pied dans la région de Tombouctou en plantant leur fanion à Goundam.

Tiékorobani

 

SOURCE: Procès Verbal
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