Depuis le 1er mars, la nouvelle mesure du paiement de la redevance de péage par passage et par véhicule est en application sur toute l’étendue du territoire national, malgré la démonstration de force des syndicats des transporteurs routiers (trois arrêts de travail en moins d’un mois).
Selon Bassidy Touré dit » Ya », un responsable du SYNTRUI, de la date du 1er jusqu’au 12 mars dernier, les camions-bennes étaient en arrêt de travail contre cette mesure. Il a relevé que les autorités de Koulouba leur avaient demandé de reprendre les activités en attendant qu’un compromis soit trouvé. Mais, poursuit-t-il, lors d’une réunion tenue avec le ministre Dabo, le 15 mars dernier, celui-ci a, une fois de plus, refusé de revenir sur sa décision.
Toute chose qui a provoqué l’ire des syndicalistes, confrontés à beaucoup de difficultés, suite aux quelques jours d’arrêt de travail. C’est pourquoi, explique-t-il, depuis lundi dernier, le poste de péage de Farabana, à l’appel des syndicats, est envahi par des chauffeurs et apprentis qui s’opposent farouchement à l’application de la nouvelle mesure de péage. A 20 mètres du péage, ils ont érigé un passage pour le contourner, au vu et au su des forces de l’ordre présentes sur les lieux. Ainsi, seuls les véhicules des particuliers passent par le poste de péage. Tous les camions-bennes, autobus, SOTRAMA empruntent la voie de contournement érigée (sans être assujettis au paiement de la redevance de péage). Les conducteurs de bennes, qui refusaient de passer par le tronçon de contournement et payaient le péage, ont vu leurs véhicules déchargés de leur contenu par les protestataires.
Des vendeuses de sable entrent en action
Dans ce combat contre la décision ministérielle, les syndicats sont aidés par des vendeuses deu sable. Elles étaient présentes en nombre, hier, munies de l’instrument traditionnel servant à touiller la sauce, appelé » Mounounan » en bambara, symbole de la marmite qui ne bouillit pas, pour dire non à la nouvelle mesure de péage imposée par le département des Transports.
Selon leur présidente, Mme Dembélé Kandé N’Diaye, » les bennes transportent du sable et nous le revendons. Ce sont les bénéfices tirés de cette opération qui nous permettent de prendre en charge les frais de scolarité de nos enfants, de subvenir également à d’autres charges familiales (comme faire bouillir la marmite). Ainsi, cela fait plus d’une dizaine de jours que les camions-bennes sont en arrêt. La nouvelle mesure de péage va inciter les transporteurs de sable à augmenter le prix du sable, ce qui constituera un problème. Nous demandons aux autorités de revenir sur leur décision« .
Les agents de péage craignent pour leur sécurité
L’agent receveur au niveau du péage, très inquiet par l’évolution de la situation, a déclaré que les autorités ont pris une décision qu’elles n’arrivent pas à assumer, puisque personne n’est passé voir la situation sur le terrain. » Les protestataires sont nombreux sur les lieux et représentent une menace pour nou. Cependant, nous ne bénéficions d’aucune protection » déclare t-il
En tout cas, avec la présence massive des syndicalistes et des femmes décidés à faire échec à la mise en œuvre de la nouvelle mesure, un risque d’affrontement est imminent à Farabana, entre forces de l’ordre et syndicalistes, si les premières tentent d’empêcher le contournement du péage. Les grévistes disent être prêts à saccager les lieux, comme ce fut le cas en janvier dernier.
Falé COULIBALY
Source: l’Indépendant