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Pour le salut du Mali, IBK ne doit pas se présenter à sa propre succession en 2018

Le culte de la personnalité, la corruption et le clientélisme ont  entravé le respect des règles démocratiques au Mali et le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, connaît aujourd’hui une impopularité historique.

La gestion patrimoniale de l’État  est l’une des  caractéristiques essentielles de la gouvernance actuelle dans notre pays. Le pouvoir de l’actuel président de la République a été envahi par la famille, le clan et les proches. Alors qu’en réalité personne n’aime le chef de l’État qui est un homme seul et qui s’est embourbé de plus en plus. Personne, parmi ces “profito-situationnistes” et pervers narcissiques, n’aime le président de la République. Aimer le chef de l’État aujourd’hui, c’est de l’aider à ne pas être candidat à sa propre succession, c’est de l’aider à prendre tout simplement sa retraite politique, pour qu’il bénéfice tous les honneurs, avantages et privilèges dus à la fonction présidentielle. Chacun doit assumer pleinement son  rôle pour sauver la République et la démocratie.

Toutefois, face à ce tableau sombre de la situation du Mali,  Ibrahima Sory Diabakaté, un imminent analyste s’interroge: “Sommes nous, toujours, une  Nation? L’aspiration de vivre ensemble en communion  est-elle d’actualité “? Pour cet analyste, “inutile de travestir la réalité, le Mali est désormais un État failli où l’anarchie, l’incivisme, l’incompétence, l’incapacité, la concussion, l’impunité, la corruption jurent avec les principes sacrosaints  et valeurs de la République qui sont en déconfiture”. Et Maître Abdoulaye Garba Tapo, ancien ministre de la Justice, d’affirmer: “qu’aujourd’hui on sent manifestement avoir un président usé et en déphasage avec l’exercice du pouvoir qui est en réalité détenu par des mains qui n’ont aucun souci de l’intérêt général,  ni même celui de leur mentor qui gagnerait à partir pendant qu’il est encore temps pour lui de sauver la face”. Et Idrissa Diouf,   un célèbre chroniqueur politique malien de renchérir, “ce sentiment est largement partagé en regard de l’évolution du pays caractérisée par les incertitudes qui planent même sur les élections que l’on ne peut organiser dans la sérénité, encore moins sur de nombreuses parties du territoire. Le président doit tirer les conséquences lui même sans aucune contrainte, ce qui lui attirerait sûrement la sympathie du peuple et lui donnerait l’occasion de sortir par la grande porte”.

Donc, le salut du Mali se trouve dans le non renouvellement de ce  mandat présidentiel. Il faut absolument une nouvelle équipe à Koulouba, le nom du Palais présidentiel. La formation d’une nouvelle équipe d’autres hommes et femmes mettra fin à la monarchisation du pouvoir. Ce sera la renaissance d’une nouvelle république et d’un nouvel État respectueux de la gestion des affaires publiques dans une société méritocratique où la prime à la médiocrité serait un lointain souvenir.

Moussa DANIOKO

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