Face à la fronde générale, l’Etat s’est engagé à reprendre les travaux de la réhabilitation de la route Bamako-Kayes.
Dégradée et impraticable en plusieurs endroits, la route Bamako-Kayes est pourtant un maillon essentiel de l’économie nationale et un passager obligé pour le ravitaillement d’une bonne partie du pays. Elle générait plusieurs milliards de FCFA.
Face à l’inertie des autorités nationales, à Kayes et Koulikoro, le sentiment d’abandon est devenu vivace dans les esprits. Les populations, se qualifiant d’oubliées de la République, exigent la réhabilitation de cette route. Vendredi 23 août 2019, de Kayes à Koulikoro, elles ont manifesté contre la fausse promesse de campagne du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.
Ils étaient des milliers de gens à se mobiliser pour la restauration de la route Bamako-Kayes, la reprise du train voyageur et la mise en service de l’aéroport international Dag-Dag de Kayes. Les manifestations se sont déroulées dans plusieurs localités des régions de Kayes et Koulikoro : Kayes-ville, Kati, Kita, Didiéni, Diéma, Bafoulabé.
«À son passage ici à Kayes, lors de la campagne présidentielle, IBK nous a rassurés que des financements seront acquis pour la reprise du train voyageur. Son ministre Seynabou Diop est allée loin en annonçant dans un communiqué le démarrage des travaux de réhabilitation de la route Kati-Kolokani-Didiéni. Nous voulons juste qu’ils tiennent leurs engagements», a déclaré un manifestant en colère.
La région de Kayes qui est la plus affecté par ces «situations d’injustice» invite les plus hautes autorités à la raison. «La situation nous interpelle tous ; ce n’est pas une question de personne ou de politique, mais c’est une question de Kayes. L’Etat du Mali doit ces faveurs à la région de Kayes, compte tenu de son apport au développement économique du pays», a rappelé M’Baye Konté, un ressortissant de Kayes.
Jusqu’au bout !
Selon ses organisateurs, la manifestation de vendredi 23 n’est que le début d’une série d’activités revendicatives. «Ce n’est que le début d’une série de manifestations que nous comptons mener pour l’atteinte de nos objectifs, qui sont la réhabilitation de la route Bamako-Kayes, la reprise du train voyageur et la réouverture de l’aéroport de Kayes pour les vols internationaux.
Après ce mouvement d’autres actions sont en vue pour les prochaines manifestations. Et ce ne sont pas des promesses qui vont nous arrêter cette fois-ci ; nos actions seront suspendues lorsque l’Etat posera des actes dans le sens de nos réclamations», a averti le président du Front d’action pour la région de Kayes, Mamédy Dramé.
Après plusieurs rencontres et négociations, le gouvernement a annoncé mardi le début des travaux pour le 20 septembre prochain.
Moumouni Sacko
Source : Nouvelle Libération