Comme promis à la population malienne, le Front Populaire Contre la Vie Chère (FPCVC) au Mali, qui bat le pavé depuis des mois pour la baisse des prix des denrées de première nécessité, a encore marché des kilomètres pour se faire entendre. Il a marché encore pour dire aux autorités de la transition que les prix des denrées de première nécessité connaissent encore une hausse vertigineuse dans le pays, montent du jour en jour en flèche, donnent de l’insomnie aux femmes des foyers et des maux de tête aux chefs des familles. «Ma femme a acheté le Kg de la viande avant-hier à 3500Fcfa», a déclaré un Doyen qui se soucie de cette situation qui ne présage pas un bon avenir pour le pays. Le sucre qui était vendu à 500 francs le kilogramme est à 550 francs dans certains endroits, selon Kadiatou. « Tous les condiments ont pris de l’ascenseur. On ne sait plus à quel saint de vouer », fustige avec colère, Moussa Traoré, très imprégné de la situation des prix des denrées de première nécessité.
Dans le mémorandum lu devant la primature par la présidente du FPCVC au Mali, Mme Mariam Koné, le FPCVC rappelle au chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, que notre pays est confronté à une crise multidimensionnelle caractérisée par une insécurité compte tenu du contexte sociopolitique ; il est d’une nécessité certaine de promouvoir la paix sociale. Loin de toute considération politique, dit-elle, la population souffre le martyr. Comment comprendre que dans un pays dit agro-sylvo-pastoral, déplore Mairam Koné, que la population n’arrive pas à se nourrir correctement. Vous connaissez mieux que quiconque, dit Mariam Koné à Choguel Kokalla Maïga, la situation financière du Malien, ajoutée à cela, la conjoncture difficile que traverse le monde entier liée à la pandémie du Covid-19. Nous vous interpellons, insiste la présidente du FPCVC, à rendre au Mali sa souveraineté alimentaire en facilitant l’accès des populations aux denrées de première nécessité, notamment l’huile, la viande et d’autres produits dont les prix ont pris l’ascenseur. « Il est inacceptable que le kilogramme de la viande soit vendu à 3500F », rappelle Koné Mariam au chef du gouvernement. « Cela prive beaucoup de familles de source de protéine essentielle », dit-elle. Toute chose qui a pour conséquence, poursuit Mariam Koné, un déséquilibre alimentaire très grave avec comme corolaire une menace sur la santé publique et la dislocation des dizaines de foyers. Pour terminer, Mariam Koné, a, à son nom et au nom de ces camarades marcheurs et des Maliens, prié les autorités d’éviter au pays une crise alimentaire qui ne devrait en aucun cas s’ajouter à la crise sécuritaire, car un peuple affamé n’a point d’oreilles. « Il est inacceptable que les produits comme l’huile et la viande soient un luxe pour le maintien, car inaccessibles. Le front populaire contre la vie chère s’inscrit dans une dynamique pacifique, mais reste déterminé à protéger les consommateurs. Il vous revient de prendre la mesure de la situation et d’apporter les réponses idoines. Votre responsabilité est pleine et entière, car de mémoire d’homme, il est lointain le souvenir amer de la cherté de la vie que nous connaissons aujourd’hui. Nous vous exhortons à la responsabilité et au sens du devoir pour que le malien puisse au moins manger à sa faim », a interpelé fortement Mme Mariam Koné.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain