A l’appel de plusieurs organisations de la société civile, des manifestants ont investi, hier mercredi 27 janvier, les principaux axes de la ville de Gao. Ils protestaient ainsi contre » l’inertie » des autorités face à l’insécurité grandissante dans la ville et ses alentours immédiats. C’est ainsi qu’une déclaration a été remise au chef de l’exécutif régional afin que des mesures soient prises pour la sécurisation des personnes et de leurs biens dans la région de Gao.
Pour ces manifestants, les braquages à main armée, les assassinats ciblés, les enlèvements de véhicules et les vols de bétail sont le quotidien des usagers des différents axes routiers de la région. Des scènes identiquessont à observées à l’intérieur des villes et des villages. L’occasion pour les manifestants de demander » sans délai aux plus hautes autorités de la transition de prendre toutes les dispositions nécessaires pour endiguer ce phénomène de l’insécurité et ce dans le souci de préserver l’unité nationale « .
Pour eux, les engagements pris par les autorités, après la marche du 12 juillet 2016 au cours de laquelle les forces de défense et de sécurité saut n’ont toujours pas été tenus. En effet, suite à ce mouvement, une délégation composée de plusieurs ministres et de députés s’était rendue dans la Cité des Askia avant de promettre que des mesures seront prises pour une plus grande sécurisation des personnes et de leurs biens. Seulement jusqu’ici ces promesses tardent à se concrétiser dans la mesure où l’insécurité ne cesse de gagner du terrain. Dans leur cahier de doléances remis au gouverneur de la région de Gao, les manifestants ont exigé que la société civile soit représentée au niveau des différents organes de mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger. En plus de l’accélération du processus DDR, ils ont souhaité l’intégration de 187 éléments qui avaient volontairement remis leurs armes aux autorités après la reconquête des régions du Nord en janvier 2013.
Répression meurtrière
Par ailleurs, ils ont également réclamé l’ouverture d’une enquête indépendante en vue de faire la lumière et de situer les responsabilités quant à la répression meurtrière de la marche de jeunes manifestants à Gao pour dénoncer l’insécurité, le 12 juillet 2016. A ces revendications s’ajoutent l’élargissement des autorités intérimaires régionales aux jeunes et aux femmes des mouvements de résistance civile de Gao ; leur implication dans les activités du ministère de la réconciliation nationale au profit de la région ; l’octroi de trois sièges au Comité de suivi de l’Accord (CSA). Pour les manifestants, il est important que l’Etat assure le retour immédiat à Gao de tous ses services notamment ceux s’occupant des finances. De même ils ont aussi souligné la nécessité d’un contrôle plus minutieux sur les véhicules et autres engins à l’entrée des postes ; le retrait du poste de contrôle à l’entrée du pont de Wabaria et le maintien du poste militaire. Sans oublier le redéploiement des forces étrangères de la MINUSMA et Barkhane dans les zones de Bourem, Bamba, Labbezanga, Indelimane, Tessit, Ouatagouna en coordination avec l’armée malienne
Fin de l’impunité
Sur le plan du développement, ces manifestants souhaitent dans les meilleurs délais des travaux de construction de la route Gao-Sevaré qui est dans un état de délabrement très avancé. Ils ont aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre fin à l’impunité en mettant les auteurs de crimes à la disposition de la justice.
Massiré DIOP
Source : l’Indépendant