En grève illimitée depuis 2 semaines, les distributeurs du gaz domestique au Mali, réclament à l’État des subventions impayées s’élevant à environ 3, 5 milliards de francs CFA. Si le gaz est de moins en moins disponible, son prix prend de l’ascenseur au grand dam des consommateurs.
« Je viens d’appeler mon fournisseur. Il veut me céder à 17 500 francs CFA la bouteille qu’il me vendait à 16 000 francs. J’ai renoncé parce que c’est trop cher », confesse M. Gaoussou Sanogo, revendeur. Regrettant cette situation qui dure depuis 2 semaines, il ajoute que ce sont une cinquantaine de clients qu’il vient de perdre parce qu’il ne peut plus les fournir. Dans le domaine depuis plus de 10 ans, il affirme qu’à « sa connaissance, c’est la première fois que l’on assiste à une telle situation ».
Pourtant cette augmentation de prix ne se justifie pas selon un acteur du secteur. « En principe depuis 2 semaines, les distributeurs ne vendent plus. Donc c’est sur leurs stocks que certains revendeurs font des spéculations », poursuit ce technicien travaillant dans le domaine. En effet, la bouteille de 6 kilogrammes, cédée habituellement à 3 500 francs, est maintenant vendue entre 4 000 et jusqu’à 7 500 francs par certains.
Informée par les distributeurs de gaz par une lettre en date du 16 octobre, qu’ils « seront dans l’impossibilité de fournir le marché si leurs arriérés de subvention ne sont pas payés par le gouvernement», l’Association des Consommateurs Maliens (ASCOMA), dénonce cette situation. Car « quelque soit la manière nous n’avons pas à souffrir de leurs engagements avec l’État et nous condamnons », ajoute M. Fofana, vice président de l’ASCOMA. Il condamne « cette grève » des distributeurs de gaz dont les « consommateurs sont les premiers à payer le prix ».
L’association s’apprête à adresser au gouvernement une lettre pour « décrier la situation » en premier lieu et en second lieu se concerter avec les consommateurs, car « pour un oui ou pour un non, les gens décident d’aller en grève» et «ce sont les consommateurs qui en payent le prix » ajoute M. Fofana. Un prix que les consommateurs continuent de payer en attendant que distributeurs de gaz et autorité décident de se mettre d’accord.
Journal du mali