Après sa mise sous contrôle judiciaire par le Tribunal de la Commune VI en charge du Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et les trafics transfrontaliers, le Préfet auteur de blanchiment d’argent épinglé par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) n’a que peu de jours devant lui avant de se trouver en prison à condition que la justice fasse preuve d’impartialité. Le ministre de la Justice est interpellé !
L’information a été donnée par notre confrère de “Mali Tribune” à savoir que le Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et les trafics transfrontaliers du tribunal de la Commune VI a été inculpé et mis sous contrôle judiciaire plusieurs cadres et de grandes personnalités de la République. Ils sont accusés de blanchiment d’argent et de capitaux. Parmi les inculpés figure un préfet. Le préfet qui est concerné a fait transiter, par différentes opérations, dans son compte Orange Money plus de 100 millions de F CFA.
Selon la définition, le blanchiment d’argent est une opération relevant de la criminalité financière et consistante à dissimuler la provenance illicite de fonds en les réinvestissant dans des activités légales. On parle d’argent “sale” lorsqu’il est acquis illégalement. Le blanchir, c’est le rendre propre, en le réintégrant dans les circuits légaux. Partant de cette définition, il n’est pas surprenant que le Préfet en question soit accusé par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
L’intéressé qui est un cadre de l’administration a toujours passé par des chemins tortueux pour s’enrichir. A titre d’exemple, il a fait du retrait et de la vente des domaines privés et publics une spécialité. D’apparence calme, il se fait passer comme un innocent voire une victime alors qu’il fait partie de la pire espèce des hommes les plus dangereux et les plus véreux que l’humanité ait connus. Allergique aux critiques, ledit préfet n’hésite pas à corrompre les agents de l’administration publique pour parvenir à ses fins. Il utilise de gros moyens pour abattre ses adversaires.
Avec l’argent qu’il a blanchi, il a construit une école dans un village environnant de Bamako. Aussi, dans sa stratégie de vouloir rouler les services de contrôles fiscaux, le fameux représentant de l’Etat au niveau de son cercle a voulu faire diversion et brouiller les pistes de son blanchiment au moyen d’opérations financières douteuses. Il a évité la banque et utilisé à compte-goutte sur son compte Orange money les 100 millions espérant qu’il sera passé sous silence. Autrement dit, celui qui est sous information judiciaire a voulu accumuler les transactions et opérations financières pour réduire la traçabilité des fonds. C’était sans compter sur la sagacité des inspecteurs du Centif qui, plus malins que lui, sont parvenus à le tracer et à mettre la main sur lui.
L’affaire a été confiée au Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et les trafics transfrontières du tribunal de la Commune VI qui l’a inculpé et mis sous contrôle judiciaire. Après cette étape, beaucoup se demandent pourquoi le préfet traine encore dans les rues et vaguer à ses occupations comme si de rien n’était où encore assistons nous à une justice à double vitesse ? Le ministre de la Justice, Me Malick Coulibaly est interpellé sur ce cas précis. Il y va de l’impartialité et la crédibilité de la justice. Les maliens ont les yeux rivés sur cette inculpation du préfet qui, selon nos informations est au four et au moulin pour échapper à la justice.
Le blanchiment d’argent sale et le financement du terrorisme constituent des phénomènes très pervers et redoutables facteurs d’instabilité de tous les genres pour un pays.
Amadou Sidibé
Arc en Ciel