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Mamadou Diakité « Doudou » est décédé samedi 22 février 2020. L’ancien joueur du Stade du malien et l’équipe nationale qu’il a marqué de son empreinte. Un monument du football malien.

Né en 1939, Mamadou Diakité, à l’état civil, débute sa carrière de footballeur à l’Espérance de Medina Coura. En 1960, le Stade malien de Bamako voit le jour, suite à la fusion entre la Jeanne d’arc du Soudan et l’Espérance de Medina Coura. Il y pose ses valises et malgré son jeune âge, il s’impose comme l’un des meilleurs inter-gauches du pays.

 

Ce qui lui vaut d’être régulièrement sélectionné dans les années 60 en équipe nationale. Sa complicité avec blocus Diawara et Nani Touré, faisait de la “sélection “, une des attaques les plus redoutées du continent. En club, en plus d’être vainqueur de la première Coupe du Mali de football en 1961, il est finaliste de la première édition de la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1965 à Accra (battu par l’oryx de Douala 1-2).

Quelques mois plus tard, il est finaliste des premiers Jeux Africains de Brazzaville (battu par le pays hôte au nombre de corners). En 1968, il bénéficie d’une bourse de formation à l’Académie des sports de Leipzig en ex RDA où il obtient le 3ème degré d’entraîneur de football. De retour au pays, il remporte la Coupe du Mali en 1970 et obtient le droit de jouer la Coupe d’Afrique des clubs champions l’année suivante.

Avant d’être parmi les héros de la “remontada” du 28 Mars 1971 contre le Jarraf de Dakar, battu 0-4 à Bamako, après avoir gagné 3-0 à Dakar. Lors du tour suivant contre l’ASEC à Abidjan, il ouvre le score. A la 83ème minute, alors que son équipe est menée 1-2, il demande à son coéquipier cheick Diallo de lui passer la balle (sur l’engagement au centre du terrain). D’un tir du pied gauche de 40 mètres, il lobe le keeper ivoirien Jean Keïta.

Il s’en suit un envahissement du terrain et les joueurs du Stade malien sont évacués du terrain sous une forte escorte policière. Quelques jours plus tard, la CAF, sur la base du rapport de l’arbitre togolais, retient le score de 2-1, en faveur de l’ASEC. Deux ans après cet épisode, il rencontre le même arbitre au Togo, à l’occasion du match retour entre le Stade malien et la Modèle de Lomé. Il lui demande la raison de l’invalidation de son but à Abidjan. Celui-ci lui rétorque que ses responsables ne lui ont pas “graissé la patte”. Il nous confiera des années plus tard, qu’il a compris ce jour que le football se joue aussi en coulisses.

Après sa retraite en 1978, il prend place sur le banc de touche et devient adjoint de Mamadou keïta « Capi », au Stade malien à partir de 1979-80. Au départ de ce dernier en 1983, il devient titulaire et remporte en 1984 le doublé coupe-championnat et atteint la finale de coupe UFOA face au New Nigerian Bank de Henry Nwosu, Esobor Humphrey et Stephen Keshi.

Jusqu’à la fin des années 80, après l’intermède de Molobaly Sissoko (1985-1987), il assure avec Check Diallo la barre technique des Blancs de Bamako. En 1988, il est nommé adjoint d’Idrissa Touré dit Nani au sein de la sélection nationale des juniors. Vice-champion d’Afrique avec les Aiglons, il participe au premier mondial de football d’une équipe malienne en football en 1989.

Après la suspension des juniors nigérians (qui les avaient battu en finale de CAN) pour fraude sur l’âge, il regrette que les autorités sportives de l’époque n’aient pas réclamé le droit d’obtenir la médaille d’or. En 1992, il revient sur le banc du Stade malien et remporte la coupe UFOA.

Avant de prendre ses distances avec le métier d’entraîneur, il permet en 1999-2000, au COB de retrouver la première division après près de 10 ans d’absence. Juste après, il revient au Stade malien pour occuper le poste de directeur technique. Même après avoir quitté son poste pour des ennuis de santé, il était fréquent au complexe Fousseyni Diarra (antre du Stade malien) où il faisait office de “Gardien du temple”.

Nous n’oublierons pas les précieux conseils qu’ils nous donnaient en off. Une de ces phrases me revient chaque fois que son nom est évoqué :” pour remporter un match de football, il faut 11 paires de jambes en bonne condition physique et 11 têtes bien concentrées sur leur sujet”. Dors en paix Doudou. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.

Mohamed SOUMARE

 Inf@sept

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