C’est dans le centre du Mali, à Mopti, que Salif Cissé âgé d’une soixantaine d’années s’est spécialisé dans la confection de sièges pour les automobiles. Il tient sa boutique de confection des sièges et de selles de moto depuis une trentaine d’années. Pratiquant ce métier depuis 1985, il utilise des éponges, des plastiques et de la colle pour rénover l’intérieur des petites voitures et aussi celui des gros camions bennes.
Ses clients viennent d’un peu partout, nous dit-il. « Depuis sous le Président Moussa Traoré j’ai ouvert mon propre atelier et, au fil du temps, je me suis fait une renommée. Mes clients sont de Tombouctou, mais aussi de diverses localités comme Teninkou, Douentza, Bankass et Koro », déclare Salif.
Sa clientèle, M. Cissé la tient de son intégrité et de son assiduité dans ses œuvres. Selon ses dires, au fil des années la confiance s’est naturellement installée entre lui et ses clients. Jusqu’à cette année, où le centre du Mali a été plongé dans une insécurité grandissante, notre chef d’atelier arrivait parfaitement à nourrir sa femme et ses six enfants, car il pouvait gagner jusqu’à 120 000 francs CFA par voiture.
« Pour refaire l’intérieur d’une voiture, le prix varie de 50 000 à 120 000 francs CFA, selon la taille de la voiture et le travail demandé ». Quant aux selles de motos, il en fait très rarement et seulement sur l’insistance de ses clients, nous confie-t-il, car le prix de cette besogne n’est que de seulement 2 500 francs CFA. Malheureusement pour Salif Cissé, les beaux jours semblent désormais appartenir à un certain passé. Le métier ne rapporte plus comme avant, déplore-t-il. « Avec la situation sécuritaire, les chauffeurs ont peur de s’aventurer dans cette zone. Ils se font de plus en plus rares sur la route, car les voyageurs préfèrent emprunter la voie fluviale.
Cette année a été des plus dures, car la crise se fait sentir dans tous les domaines ». De la même manière qu’il a été formé par son maître, Salif Cissé a appris le métier à de nombreux jeunes de la région, qui aujourd’hui ont tous pris leur envol. « Tous mes jeunes apprentis ont leur propre atelier et continuent de former d’autres jeunes à leur tour », s’enorgueillît le spécialiste des selles et sièges auto, qui est fier d’exercer son métier, qui est une véritable passion.
Source: nordsudjournal