L’Accord de Prêt qui a été signé à Lomé, le 22 mai 2020, entre le Gouvernement et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) porte sur le financement partiel du Projet d’électrification rurale de 50 localités dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou par des systèmes solaires photovoltaïques.
Selon les données de 2012, au Mali, près de 80% de la population vivent dans les zones rurales où le taux d’électrification n’est que 18% alors qu’à l’échelle nationale, il est de 64%. En plus, il faut noter le réseau électrique souffre du manque de fiabilité dû aux fréquentes ruptures d’approvisionnement, aux baisses intempestives de tension.
Ainsi, pour satisfaire leurs besoins en énergies, certains Maliens, surtout du milieu rural, ont recours aux énergies d’origine végétale ou animale, fossiles et chimiques. Selon les spécialistes, ces sources d’énergie, en plus d’être moins efficaces, présentent de graves risques de dégradation de l’Environnement, de dangers pour la santé, d’incendie et d’émission de gaz à effet de serre. Ainsi, chaque année, le Mali se voit dépouillé de 400.000 hectares de forêts pour la production d’environ 6 millions de tonnes de bois de feu et 487 milliards de F CFA pour l’importation de 881.796 tonnes de produits pétroliers. D’où, la création de l’Agence des énergies renouvelables, pour redresser ce bilan il faut une transition énergétique vers des énergies softs respectueuses de l’environnement. Car, le pays regorge de potentialités en matière de ressources d’énergies renouvelables comme le solaire qui est bien reparti à travers le territoire avec 5 à 7 KWh/m2/ jour, le vent, la biomasse et la micro hydroélectricité. Les énergies renouvelables offrent aussi des opportunités pour l’atténuation des effets du changement et de l’adaptation climatiques. De nos jours, les prix des équipements à énergies renouvelables ont connu une chute continue. Ainsi, alors que le Watt-crête de panneau photovoltaïque coûtait plus de 40 dollars US dans les années 1980, il est aujourd’hui entre 1 et 2 dollars.
Cependant, le Mali dépend des produits pétroliers importés et du bois combustible provenant des forêts. La réalisation des projets d’électrification solaire dans les zones rurales peut contribuer à inverser cette tendance.
Bourama Kéïta