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Pôle national de lutte contre la cybercriminalité : Le procureur édifie et rassure la presse sur l’utilité de sa mission

Le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité du Mali, Dr Adama Coulibaly, était face à la presse mercredi dernier (10 janvier 2024). Une rencontre initiée par la Maison de la presse afin de mieux édifier les hommes et les femmes des médias sur les contours de la loi sur la cybercriminalité. Une législation dont la stricte application fait aujourd’hui grincer les dents au point d’être une menace pour les autorités.

«Notre saisine n’est pas liée forcément à la présentation d’une plainte. Il suffit qu’il y ait une infraction à la loi pour que nous poursuivions», a expliqué Dr Adama Coulibaly aux journalistes venus à sa rencontre.  Et de préciser, «il y a des poursuites sans que des mesures de contrainte qu’on appelle communément les mandats de dépôt ne soient décernés… La particularité est que nous sommes dans un secteur à fort résonance. Nous sommes avec les professionnels des médias, des activistes, des influenceurs, des chanteurs, des comédiens, des leaders d’opinion dont les activités sont visibles. Ce qui fait que, par ricochet, chaque fois que nous posons un acte, il est médiatisé».

«Je comprends que la liberté est la chose la plus précieuse, mais force doit rester à la loi… Si j’estime qu’il faut poursuivre quelqu’un, ni mon chef direct qui est le procureur général, ni le ministre de la Justice, Garde des sceaux, ne doit pouvoir me dire de ne pas poursuivre. Par contre, on peut me demander d’ouvrir des procédures», a souligné le procureur. Et de rappeler que, conformément à la loi 0046 du 7 juillet 2000, il n’est pas nécessaire de nommer la personne en cas d’atteinte à l’honneur et à la dignité si les indications peuvent permettre de savoir de qui vous parlez, même si vous dites de manière dubitative. Idem pour ceux qui tiennent des propos «susceptibles de troubler l’ordre public».

Même les infractions connexes aux infractions cybercriminelles rentrent de facto dans son champ de compétence. «Personne n’est empêchée de s’exprimer mais seulement à condition de ne pas porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’autrui», a assuré Dr Coulibaly. En tout cas, son cabinet ne chôme pas. Ainsi, de juin 2023 au 10 janvier 2024, il a souligné avoir reçu 232 plaintes, dont 28 ont fait l’objet de jugement et 14 procédures sont devant les magistrats instructeurs. Les autres ont été classées dans le cadre de la médiation pénale.

Naby

Le Matin

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