Comme à l’accoutumée, les responsables de la mission onusienne au Mali étaient face à la presse, le jeudi 18 avril dernier, à leur QG, sis à Sénou, pour le traditionnel point de presse qui intervient toutes les deux semaines. L’un des principaux points abordés par la porte-parole de la mission, Myriam Dessables, durant cette rencontre, ce fut le renouvellement du mandat de la MINUSMA en juin prochain.
Selon elle, c’était d’ailleurs là l’une des raisons qui expliquent le récent déplacement que le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a effectué aux Etats Unis. Il s’agissait d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU où il était question du renouvellement du mandat de la MINUSMA. Les débats à ce propos s’ouvriront en juin prochain. Elle a également expliqué que cette réunion du Conseil de sécurité était une occasion pour procéder à une évaluation, à mi-parcours, du mandat de la MINUSMA, qui prend fin le 29 juin.
Pour Myriam Dessables, au cours de cette réunion, le Conseil de sécurité de l’ONU a fait part de sa décision au représentant spécial du Secrétaire général de la tenue d’un débat, en juin prochain, concernant la révision du mandat de la MINUSMA.
Ainsi, au regard de l’évolution de la situation sécuritaire au Mali marquée par les récents affrontements intercommunautaires, les attaques terroristes contre les civils, les représentants des institutions locales, régionales ou étatiques ainsi que les forces de défense et de sécurité, cette révision pourrait être un atout capital pour le Mali. Il s’agira, à l’en croire, de donner un souffle nouveau pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, dont les progrès demeurent très fragiles, quatre ans après sa signature.
Elle a de même indiqué que ce renouvellement du mandat de la mission onusienne au Mali est aussi l’occasion pour appuyer la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles prévues par ledit Accord. Il permettra également de fournir, conformément aux dispositions de l’Accord, une assistance logistique et technique appropriée ainsi que des dispositions de sécurité efficaces.
Toutefois, même si le prochain mandat de la MINUSMA pourrait bénéficier de quelques avantages au regard du contexte, on ne devrait pas assister à un changement radical. A ce sujet, il est attendu que les Nations Unies introduisent de nouvelles dispositions dans la nouvelle Résolution que va prendre le Conseil de sécurité, en juin prochain, pour permettre à la mission d’être plus proactive au Mali dans le but de faire avancer le processus de paix.
En d’autres termes, même si l’essence du déploiement de cette mission au Mali ne va pas changer – en raison de ce qu’il a été fait sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui ne prévoit que le maintien de la paix – il n’est pas exclu que les casques bleus puissent être plus offensifs et mettent tout en œuvre pour protéger les civils.
Ce n’est pas demain la veille que la MINUSMA va attaquer les terroristes. Signalons qu’au cours des échanges sur le renouvellement du mandat de la mission onusienne, il n’est pas exclu que la question du soutien à la force conjointe du G5 Sahel soit évoquée. Jusqu’ici, le soutien apporté à cette force par la MINUSMA ne lui permet toujours pas d’être pleinement opérationnelle. Alors que certains estiment qu’il faut que cette force soit intégrée en tant que bataillon au sein de la MINUSMA, comme c’est le cas au Congo, pour lui permettre d’être à l’abri des insuffisances d’équipements et d’argent.
En tout cas, il est attendu que les conclusions sur le débat du renouvellement du prochain mandat de la MINUSMA soient en faveur des Maliens, au regard du rôle crucial qu’elle joue dans la stabilisation du pays.
Massiré DIOP et Aminata Kébé
Source: l’Indépendant
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