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PMU – Mali : Troublante libération du PDG Drissa Haïdara

Emprisonné en janvier dernier pour mauvaise gestion, portant sur plus de 34 milliards de nos francs, Drissa Haïdara, PDG de PMU-Mali, a bénéficié, mardi dernier, d’une liberté provisoire, obtenue contre un paiement de 40 millions de francs CFA. Le motif invoqué  pour cette libération par le juge porte sur une « grave maladie ». Une libération troublante pour saper le travail du Bureau du Vérificateur Général et surtout saborder la lutte contre la corruption engagée par IBK.

 PARI MUTUEL URBAIN PMU CHEVAUX

Comment peut-on accorder la liberté provisoire à un cadre qui a commis la plus grande mauvaise gestion de l’ère démocratique sous ATT et sous le putschiste Sanogo ? Le rapport 2012 du BVG, que nous avons longuement publié dans nos colonnes, reproche au PDG du PMU – Mali une perte de 34 milliards de nos francs au détriment de la société qu’il dirigeait. Sur ce montant faramineux qui découle de la mauvaise gestion, l’intéressé lui-même a reconnu, devant les contrôleurs, avoir fait une ponction de plus de 47 millions de nos francs, sans pièces justificatives. S’y ajoutent les nombreuses villas construites au profit des membres de l’ex-CNDRE du capitaine Amadou Aya Sanogo. Il en distribuait comme si l’argent du PMU-Mali était sa propriété privée. De même, il a utilisé les comptes du PMU- Mali pour des transactions financières douteuses avec des Bulgares pour l’achat d’armements au profit de l’ex-junte. Il  a même emprunté 200 millions de nos francs avec le ministère de la Défense sous Yamoussa Camara. Les écarts de gestion sont nombreux et multiformes.

Malgré tout, la justice ne s’est pas donné suffisamment de temps pour enquêter sérieusement sur ce dossier. En 5 mois, on prétend avoir clos le dossier alors que d’autres dorment dans les tiroirs depuis plusieurs mois, voire des années.  La célérité avec laquelle ce dossier a été instruit pour mettre en liberté ce milliardaire est, pour le moins, troublante. Elle est tout aussi troublante que le prétexte « maladie grave ». Qui n’est pas malade au Mali ? Qui n’a pas le diabète ou la tension (hyper ou hypo) ou encore des aigreurs d’estomac?

Nous refusons de croire à cette argutie juridique. Nous nous interrogeons sur l’attitude du Procureur de la République et même du Procureur Général qui, en pareille circonstance, l’un ou l’autre, interjette appel. Tout le monde croise les bras et le ministre de la Justice, qui a affiché ses ambitions d’assainir le secteur, a été contraint au silence, sous le poids des syndicats de la magistrature qui cherchaient sa peau. Heureusement qu’IBK a été bien inspiré de ne pas les suivre. Alors, la balle est dans le camp du ministre de la Justice qui est le premier parquetier.
A suivre.

Chahana Takiou

SOURCE: 22 Septembre

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