Après le massacre, samedi dernier, de 160 Peuls au Mali, six villageois dogons ont été tués dans deux attaques distinctes ces derniers jours. La Minusma appelle à la fin des violences.
“Le village dogon de Ouadou a été attaqué par des hommes armés. Des maisons ont été incendiées, le bilan provisoire est de quatre morts. Dans un autre village du cercle de Bankass, deux femmes ont également été tuées”, a déclaré à l’AFP Oumar Diallo, conseiller municipal dans ce secteur près de la frontière avec le Burkina Faso. Une source sécuritaire malienne, a confirmé l’attaque du village de Ouadou qui a causé “la mort de quatre personnes, dont une fille”.
La Minusma a précisé que l’attaque de Ouadou s’était produite dans la nuit de lundi à mardi. “Plusieurs maisons ont été brûlées, du bétail a été volé. Un bilan préliminaire fait état de quatre personnes tuées, dont une jeune fille. Les habitants se sont réfugiés dans les villages avoisinants”, selon le communiqué. “Aujourd’hui [mardi] également dans le hameau Dogon de Kere Kere, dans le cercle de Bankass, au moins deux femmes auraient été tuées, une autre blessée”, a ajouté la Minusma.
“Cette spirale de la violence doit cesser immédiatement”
“Les violences répétées commises dans le centre du Mali sont extrêmement graves”, a déclaré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le texte. “Il est primordial que ceux qui ont participé ou contribué à ces exactions fassent l’objet d’une enquête et de poursuites. Cette spirale de la violence doit cesser immédiatement”, a-t-il affirmé. “Des équipes des droits de l’Homme enquêtent actuellement et soutiennent les autorités locales compétentes pour que ces crimes ne restent pas impunis”, a souligné la Minusma.
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa,recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres “groupes d’autodéfense”.
Avec AFP