Des pluies intermittentes et des nuages couvrant obstinément le ciel, voici ce qu’observent depuis quelques jours les Maliens. Et ça se passe dans toutes les régions. Dans les salons, comme dans les grins, une question revient itérativement : «la saison des pluies s’installe-t-elle déjà ?». Non, répond l’Agence malienne de météorologie du Mali.
Pour laquelle, il s’agit d’une situation météorologique communément appelée «Tropical Plumes», «Panache tropical» pour les francophones. Elle est due, selon le directeur réseau d’observations et prévisions météorologiques de l’agence, à une induction de l’air humide dans la moyenne couche atmosphérique (3.000-6.000 mètres d’altitude). «Il existe actuellement de l’humidité au niveau du sol, jusqu’à peu près 1.000 mètres au dessus. Cette humidité que le vent transporte dans les couches supérieures permet la formation de nuages plus étalés qui donneront de la pluie», explique Moussa Touré, qui voit en «Tropical Plumes» un bon augure. Car, il annonce l’arrivée prochaine de la saison des pluies.
Cependant précise-t-il, «Tropical Plumes» a pris fin hier et sera succédé par une réduction de la visibilité par la poussière.
Si «Tropical Plumes» peut causer des inondations dans certains pays comme la Mauritanie, le Sénégal ou le Maroc, chez nous, il est plutôt sympa. «Il ne provoque pas d’inondation au Mali, et ses conséquences sont en fait positives. Puisqu’il lessive l’atmosphère en réduisant la poussière dans celle-ci par la pluie», développe Moussa Touré.
Selon le spécialiste, la mousson africaine est pour beaucoup dans la formation de ce phénomène météorologique, connu aussi dans notre pays sous le nom de «mangoro gôchi san» (pluies des mangues), car c’est elle qui provoque l’humidité près du sol. Qu’est-ce que la mousson africaine ? C’est un système de vents périodiques qui touche chaque année l’Afrique de l’Ouest et amène sur le continent de l’air chargé d’humidité, à l’origine de pluies intenses.
Khalifa DIAKITÉ
Source : L’ESSOR