Des jeunes leaders maliens de tout bord regroupés dans la plateforme » An Te Son » rejettent catégoriquement l’utilisation du terme «Azawad» contenu dans le document de la médiation pour désigner les trois régions du septentrion malien. Ils refusent également d’autres points dont celui touchant au quota de 50 % à réserver à ces régions pour le recrutement dans la fonction publique…
Pour montrer que la cause nationale exige l’unité de toutes les composantes du pays, le président des jeunes du RPM, l’honorable Moussa Timbiné (majorité), le président du parti PS Yelen Kura, Amadou Koïta (opposition), le président de l’UJMA, Macky Bah (société civile), Boulan Baro du CNID (majorité), Alhousseiny Abba Maïga des FARE (opposition), Souleymane Alkamiss de l’URD (opposition),Sarmoy Bouzanga de l’ASMA-CFP (majorité), Seydou Cissé du PARENA (opposition), Oumar Doumbia, Opéry Berthé (société civile) et plusieurs autres jeunes viennent de se donner la main pour défendre la cause du Mali face à l’irrédentisme des groupes armés du Nord.
Après le lancement de leur plateforme baptisée » An Te Son » (front du refus) le 26 octobre 2014, les jeunes leaders des partis politiques tant de la majorité que de l’opposition et de la société civile viennent de tenir au CICB un atelier de réflexion de deux jours les 15 et 16 novembre. Cette union sacrée des jeunes toutes tendances confondues leur a permis de procéder à une analyse approfondie du document de synthèse proposé par la médiation dans le cadre des discussions entre le gouvernement et les mouvements armés. Plusieurs sous-ateliers ont été animés afin de bien appréhender les propositions formulées.
Selon les explications d’Amadou Koïta, le responsable chargé de la communication de la plateforme, la rencontre a permis aux uns et aux autres d’analyser tous les contours du texte proposé par la médiation. » Nous refusons l’appellation Azawad contenu dans le document. Nous refusons la création d’une police territoriale. Nous refusons les 50% de quota pour les trois régions du nord lors des recrutements dans la fonction publique des collectivités », a-t-il martelé. Avant d’exprimer le refus catégorique du quota d’un député pour 30 000 habitants comme énoncé dans le texte.
Pour M. Koïta, » au lieu d’aller à un fédéralisme qui ne dit pas son nom, il faut plutôt renforcer la décentralisation actuelle avec un transfert effectif des ressources aux collectivités « .
Il ajoute que les responsables de » An Te Son » dénoncent la substitution du processus DDR (dans l’Accord de Ouaga) par un DDRR : Démobilisation, Désarmement, réinsertion et réintégration. » Nous ne comprenons pas ce que le terme réintégration vient chercher dans le document proposé par la médiation « , a-t-il déclaré. Il a souligné qu’il n’y aura pas de réconciliation sans justice. « Avant toute signature du document final, les rebelles doivent s’engager à ne plus jamais recourir aux armes pour exprimer des revendications quelles qu’elles soient « .
Il faut rappeler que les observations faites par les responsables de la plateforme ont été consignées dans un document qu’ils ont remis à la clôture de l’atelier au ministre porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, en présence des ministres Mahamadou Camara, et Moustapha Ben Barka.
Bruno Djito SEGBEDJI