Pourquoi prendre en compte l’environnement dans la planification du développement durable ? Cette question était au centre d’une conférence-débat organisée par le projet Initiative pauvreté et environnement (IPE-Mali), hier à l’hôtel Olympe de Bamako, dans le cadre des activités de la Quinzaine de l’environnement.
Les travaux ont été ouverts par la représentante du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Niaré Mariétou Sylla, en présence du vice-recteur de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB), Pr Ouaténi Diallo, du représentant du directeur général de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), Ibrahim Maïga et de la coordinatrice nationale de IPE-Mali, Mme Diarra Lala Camara.
La pauvreté et l’environnement sont deux éléments sociaux intimement liés. Là où sévit la pauvreté, l’environnement accuse le coup. Pour assurer un développement économique et social durable dans des pays comme le nôtre, dans un contexte de bouleversement climatique qui fragilise davantage les ressources naturelles, il est nécessaire de prendre en compte la dimension environnementale dans les options de développement et de comprendre l’apport de la science et de la technologie, dans le processus de prise de décision en matière de planification du développement économique et social.
Ces notions ont ainsi été expliquées aux participants à travers quatre communications. La première traite de l’intégration des liens pauvreté et environnement dans le processus de planification locale et nationale. La deuxième porte sur le rôle et l’apport de la science et de la technologie dans le processus de prise de décision en matière de planification du développement économique et social.
L’approche et les outils de l’IPE pour la prise en compte de la dimension environnementale, y compris les changements climatiques et la gestion durable des ressources naturelles dans les options de développement économique et social, sont détaillés dans la troisième communication. La dernière explique l’éducation environnementale et les liens pauvreté-environnement dans les curricula de l’enseignement supérieur, technique et scientifique.
Dans un pays où 80% de la population est rurale et pauvre et dont l’essentiel de la subsistance provient des ressources naturelles, s’impose la nécessité de faire appel à la science et à la technologie pour dynamiser la productivité industrielle et agricole, garantir la sécurité alimentaire, éradiquer les maladies, assurer l’accès à l’eau potable et protéger l’environnement.
« C’est seulement à ce prix que nous pourront maîtriser la croissance économique, comme pour dire que la course à la croissance ne doit pas nous précipiter au bord de l’abîme, ni nous conduire vers notre propre ruine », prévient le professeur Diallo. En citant le philosophe français, Jean Guitton, l’universitaire se dit convaincu que le développement humain est plus valable que la croissance. Selon lui, il est évident que l’accent doit être mis sur la formation et la fourniture d’expertises techniques sur les questions de pauvreté et environnement. L’université joue un rôle primordiale dans ce cadre, en tant que lieu de production du savoir et du savoir-faire et fournisseur d’expertises par excellence.
Cette initiative est partie intégrante du processus d’élaboration et de gestion du Cadre stratégique de croissance et réduction de la pauvreté (CSCRP), a rappelé la représentante du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
C’est pourquoi, ajoutera-t-elle, la thématique est d’une importance capitale pour les pouvoirs publics dans la mise en œuvre des différentes politiques et stratégies nationales de protection de l’environnement et de lutte contre la pauvreté, dans l’optique d’un développement humain durable. Lancé en 2015, IPE-Mali est un outil d’aide à la décision, à travers une intégration harmonieuse des liens entre pauvreté et environnement.
C.A. DIA
Source: essor
