Le Réseau des dames de demain du Mali démarche les hommes de média, afin qu’ils s’engagent à fond dans la lutte contre cette pratique qui nuit à la santé de la jeune fille
Conscient du rôle important des médias dans la lutte pour un abandon définitif de la pratique de l’excision au Mali, le Réseau des dames de demain du Mali (RDDM), a animé un point de presse ce vendredi 8 février, pour solliciter l’implication des hommes de média. C’était à la Maison des femmes de Sabalibougou, sise à la rive droite de Bamako.
Ainsi, le thème retenu par les organisatrices du point de presse était : « Rôle des médias pour l’abandon de la pratique de l’excision ». Aussi, dans un communiqué écrit lu par la secrétaire générale du RDDM, Mme Tara Fatoumata Soumana Traoré, définira l’excision, appelée aussi, Mutilations sexuelle féminine (MSF) ou Mutilation génitale féminine (MGF) comme toute intervention incluant l’ablation partielle ou totale des organes sexuels féminins. Elle a noté que l’excision est une pratique profondément ancrée dans la société malienne, avec un taux de prévalence de 89%. Selon elle, au regard de cette définition, il y a une violation de la Constitution malienne en vigueur qui pose le principe de l’égalité des hommes et des femmes en droit et en liberté.
Ainsi, comme mentionné dans la Constitution de 1992, dans son article 1, la personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu à droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne. Dans l’article 2 de la même Constitution, il est dit que tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs, a avancé Mme Tara. Avant d’ajouter que dans l’article 3 de l’Acte fondamental du Mali, il est stipulé que nul ne sera soumis à la torture, ni à des services et traitements inhumains, cruels, dégradante et humiliants.
Il ressort aussi du communiqué qu’au point de vue juridique, plusieurs instruments internationaux et régionaux ont été ratifiés par le Mali dont la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948. Par cette ratification, notre pays, à travers une convention, a pris l’engagement d’éliminer toutes formes de discrimination à l’égard des femmes. Cela a été notifié en 1948, par des protocoles relatifs aux droits des femmes en Afrique dit « Protocole de Maputo »
Et Mme Tara Fatoumata Soumana d’ajouter que les MGF ne représentent aucun avantage pour la santé de la femme. Au contraire, elles entrainent de graves conséquences physiques et psychologique tout au long de la vie des femmes excisées. Au nombre de celles-ci, elle a cité : des douleurs intenses, des saignements, voire une hémorragie, des infections, des complications obstétricales et même la mort.
Compte tenu de la gravité des risques auxquels on expose nos jeunes filles, le RDDM s’est donné comme créneau de lutte contre une telle pratique. Pour ce faire, il œuvrera pour faire des jeunes des acteurs de développement pour éradiquer cette pratique. De même, il est engagé à appeler toute la nation malienne à appliquer ces lois et les textes ratifiée, à cet effet.
Par la même occasion, le RDDM interpelle tous les acteurs, à savoir : gouvernement, parlementaires, organisations de la société civile, hommes de média et pratiquantes de l’excision pour qu’ensemble le combat soit gagné pour un abandon définitif de la pratique de l’excision.
Diakalia M Dembélé
Source: 22 Septembre