Pour sensibiliser et renforcer les capacités des organisations de la société civile en termes de lobbying et de plaidoyer pour une meilleure démocratisation du secteur de la sécurité, l’Arga-Mali et ses partenaires formeront, du 17 au 19 mars, une cinquantaine de participants. Atelier au cours duquel, les thématiques suivantes seront enseignées : plaidoyer et lobbying ; plaidoyer sur des questions sécuritaires : enjeux et défis ; le processus du DDR, ses enjeux, défis, son plan d’action : quels obstacles et perspectives pour la paix au Mali ; contribution des organisations de la société civile dans la démocratisation du secteur de la sécurité. A cet effet, selon Modibo Yacouba Diarra, non moins coordinateur de l’Arga-Mali, cette alliance a pour créneau de refonder le système de gouvernance en Afrique. Une idée qui, dit-il, se justifie par le fait qu’il y a une profonde crise de gouvernance en Afrique et dans le reste du monde avec comme origine : l’existence d’un décalage entre les sociétés civiles et les institutions. Au Mali, poursuivra Modibo Yacouba Diarra, la mauvaise gouvernance rend l’action publique inadéquate, et corrompt l’efficacité de la qualité des services à rendre à la Nation. En sa qualité de coordinateur, ce dernier précisera qu’un gouvernement légitime doit exercer les affaires publiques sous le contrôle des gouvernés. De son avis, le projet d’un gouvernement légitime doit aussi consister à mettre l’éthique au cœur de la population, de même que les valeurs et principes auxquels s’accommode toute mode de gouvernance. De ce fait, il souligne que les régulations doivent être élaborées sur une base référendaire en commun accord avec les populations. Le projet d’un gouvernement légitimé doit être axé sur l’unité et la diversité du pays. Au nom de l’Arga-Mali, le coordinateur Diarra dira que les Maliens doivent, de nos jours, accepter de se mettre ensemble au profit de l’unité nationale, de la diversité, de la refondation, et de la bonne gouvernance.
« Cela fait maintenant dix ans que les organisations de la société civile jouent un rôle majeur dans la promotion de la paix et de la sécurité. Chose qui se traduit par d’innombrables actions de monitoring, de plaidoyer et de lobbyng. D’où la tenue du présent atelier de formation », a-t-il laissé entendre, déplorant la fragilisation inter organisationnelle et structurelles de pas mal de ces organisations de la société civile. « Ces organisations ont du mal à répondre aux aspirations et à la demande des populations en terme de la sécurité. Le présent atelier vise, précise-t-il, à renforcer les capacités des participants sur le plaidoyer et le lobbying en faveur d’une meilleure démocratisation du secteur de la sécurité ». Quant au Dr Adama Diawara, représentant du centre d’études stratégiques, cet atelier s’inscrit dans le cadre de la seconde phase du projet « engagement multi-acteurs pour une gouvernance inclusive du secteur de la sécurité ».Cette crise multidimensionnelle que traverse le Mali nécessite, selon lui, une solution optimale de la part des citoyens et de l’Etat, voire de l’implication de tous les acteurs dont les la société civile. Ce, pour faire face aux nombreux défis qui attendent le Mali, prononcera Adama Diawara. D’où son encouragement pour l’initiative et la formation des jeunes participants venus des différents quartiers de Bamako. De son côté, Aly Maiga de NDI, une structure partenaire de Arga-Mali, clarifie que ce projet ambitionne de soutenir les institutions afin de développer des cadres juridiques harmonisés capables de répondre aux besoins sécuritaires des citoyens. « Nous ambitionnons, aujourd’hui, de créer un cadre pour que les citoyens sentent l’utilité de l’offre de gouvernance. Parce que cette insécurité que nous vivons est bien née des maux dont la mal gouvernance », a martelé Aly Maiga.
Mamadou Diarra