Opposé au placement sous mandat de dépôt de Hamadoun Bah, secrétaire général du syndicat national des Banques, Assurances, Microfinances, Établissements financiers et Entreprises pétrolières et Commerces du Mali (SYNABEF), le monde syndical du Mali hausse le ton.
Après un arrêt de travail de trois (3) jours la semaine dernière, le bureau exécutif du SYNABEF s’arme de plus en plus. Ses militants et soutiens sont invités à maintenir la dynamique jusqu’à la libération du jeune Hamadoun Bah. « Le bureau exécutif du SYNABEF, suite à une réunion extraordinaire et après une sérieuse analyse de la situation, a décidé de la poursuite de l’arrêt du travail à partir du 9 juin 2024 jusqu’à la libération totale du secrétaire général Hamadoun Bah et des camarades détenus au 5eme Arrondissement », lit-on dans leur dernier communiqué. Lors du premier point de presse tenu à cet effet, les syndicalistes soutenaient que Hamadoun Bah a été interpellé, puis placé sous mandat de dépôt dans une affaire purement syndicale. Ils protestent et qualifient la décision de justice « d’arbitraire et contre syndicale ». Le cas du jeune syndicaliste fait que les banques, les assurances et tous les services affiliés sont fermés à Bamako et dans les régions. Une situation malheureuse occasionnée à l’orée de la fête de tabaski. Des déclarations ne cessent de pulluler dès l’arrestation du jeune. Tous les syndicats ont, via cette situation, décidé de parler le même langage. Tant dans le secteur banquier que dans le domaine éducatif, des transports ou autres domaines, les syndicats du pays disent « apporter leur soutien indéfectible » au secrétaire général du SYNABEF.
Les syndicats en rang serré pour dire « niet »
Visiblement touché, le bureau exécutif du syndicat national des Travailleurs des Administrations d’Etat (Syntade) avoue « regretter » la mise sous mandat de dépôt du Secrétaire général du SYNABEF, non moins 1er secrétaire général adjoint du bureau de l’Union des Travailleurs du Mali (UNTM). Cela, indique-t-on, pour des motifs ayant un lien avec l’exercice de ses activités syndicales. Le Syntade annonce exprimer « son profond soutien et sa solidarité indéfectible » au sieur Bah. Ce syndicat appelle par ailleurs les Maliens à la mobilisation pour faire face au défi de la préservation des droits fondamentaux du peuple. Et de mettre l’occasion à profit pour inviter les autorités de la transition au respect des textes relatifs à la liberté syndicale. Les conflits intra syndicaux font d’abord l’objet de règlement pacifique à l’intérieur du syndicat, rappelle le Syntade. Quant au syndicat national de la Santé, de l’Action sociale et de la Promotion de la Famille : « Cette arrestation découle de la gestion d’un contentieux survenu à la BDM-SA, lors des renouvellements des comités syndicaux relevant du SYNABEF. Un problème purement syndical » qui ne devrait pas se trouver devant la justice. Tout comme les autres, cette corporation syndicale signale « apporter son soutien indéfectible au camarade Hamadoun injustement incarcéré et exige sa libération immédiate et sans condition ». De son côté, le bureau exécutif du syndicat national de l’information de l’Informatique « se demande quel est l’objectif recherché par cette arrestation à un moment où le pays vit une situation très difficile de son histoire et de surcroit où l’UNTM est signataire du Pacte de stabilité sociale de Croissance ». Pour sa part, le bureau exécutif du syndicat national de production (Synpro) enchaine « dénoncer et condamner cette arrestation qui viole » toutes les conventions ratifiées par le gouvernement du Mali.
Les syndicalistes de l’éducation, ceux des mines, des transporteurs…, se rallient
Avec des fonctions et secteurs différents, les syndicats du pays décident presqu’à l’unanimité de s’opposer au nouveau vent qui souffle. Dans un autre communiqué publié, le bureau exécutif du syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) confie saluer les efforts consentis par l’UNTM. Aux militantes et militants du SYNABEF, la corporation énonce apporter son soutien indéfectible. Abordant dans le même sens que les autres, le bureau exécutif du syndicat national des transports du Mali (SNT) met, quant à lui, l’accent sur la violation des principes et protection du droit de la liberté syndicale. A ces nombreuses déclarations s’ajoutent celle des syndicalistes de la Métallurgie et de l’industrie mécanique (SYNAMETIM), la déclaration du bureau exécutif du syndicat national des postes et télécommunications du Mali (Synapostes-Mali)… Rappelons que la partie ayant porté plainte contre Hamadoun Bah a décidé, apprend-on, de retirer sa plainte. Le Secrétaire général du SYNABEF sera-t-il finalement libre ?
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS