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Edito : Quand une arrestation tourne en affaire d’Etat

Le secrétaire Général du Syndicat National des Banques,  Assurances, Etablissements financiers, Micro finances et commerce du Mali, SYNABEF et de surcroit premier adjoint au Secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, UNTM, M Hamadou Bah a été placé sous mandat de dépôt pour faux et usage de faux. Pour rappel son arrestation fait suite à une plainte au Pôle économique et financier d’un membre d’un comité syndical de la Banque de Développement du Mali, BDM, affilié au SYNABEF pour faux et usage de faux.

Il est reproché à M Hamadoun Bah d’avoir signé le Procès-verbal de renouvellement du comité SYNABEF de la BDM que le plaignant trouve illégal et illégitime. Une arrestation d’ordinaire banale, car ne concernant qu’un justiciable comme tant d’autres, mais qui est malheureusement en train de tourner en véritable affaire d’Etat paralysant totalement le pays.

En effet, la mise sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du Pôle économique et financier du syndicaliste Hamadoun Bah, pas de moindre, car il est la deuxième personnalité de la plus grande centrale syndicale du Mali qui est l’UNTM, a suscité non seulement des vives réactions du monde syndical, mais aussi a paralysé le secteur bancaire, les établissements financiers, le secteur des assurances, des microfinances, les stations d’essence affiliées et même du secteur de transport. En effet, le bureau du SYNABEF sans aucune autre forme de préavis a décidé de l’arrêt immédiat de travail dans les secteurs ci-dessus cités et cela jusqu’à la libération totale de Hamadoun Bah, pas que lui seul d’ailleurs, car selon nos informations d’autres camarades de Bah sont eux aussi gardés dans un commissariat pour des faits de grève ou troubles à l’ordre public. Pourquoi une arrestation d’un justiciable comme tout autre justiciable fait couler beaucoup d’encre et de salives et paralyser le monde des finances et même tourner en guerre entre syndicats ?

Un bras de fer semble plus que jamais engager entre les syndicats des magistrats à travers le SAM et le SYLIMA et ceux des Banques à travers le SYNABEF soutenu par les autres syndicats et surtout par la plus grande centrale syndicale du Mali, UNTM. En effet, après la mise sous mandat de dépôt du secrétaire général du SYNABEF et premier adjoint au secrétaire général de l’UNTM, Hamadoun Bah, la température est montée d’un cran suscitant l’ire de ses camarades qui ne sont pas passés par mille chemins pour agir. Ils ont décidé de l’arrêt immédiat de travail jusqu’à la libération de leur camarade M Bah. Comme une réponse du berger à la bergère le Syndicat Autonome de la Magistrature, SAM et le Syndicat Libre de la Magistrature, SYLIMA, à travers un communiqué se seraient insurgés contre une solution à l’amiable et disent soutenir leur camarade juge d’instruction et ont demandé aux autorités de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la justice. Ce bras de fer entre syndicats n’arrange point le peuple qui, en plus de la souffrance qu’elle endure consécutive aux délestages, risque de broyer du noir surtout en cette veille de la fête de Tabaski. Dans les coulisses on aurait appris que l’arrestation de Hamadoun Bah serait un règlement de compte, car le tonitruant syndicaliste aurait tenu des propos controversés à l’égard de certains juges et de la justice  malienne en qualifiant certains juges de corrompus. Sinon comment comprendre que pour une simple affaire de renouvellement de bureau syndical, qui pouvait être réglé par les instances syndicales sans une interférence de la justice, puisse tourner à une arrestation d’un syndicaliste et pas de moindre. Ce genre de crises sont monnaie courante à la veille des congrès, tant pour les syndicats que pour les partis politiques, mais rarement la justice a été saisie d’un contentieux opposant deux comités, deux sous sections ou deux sections, les instances hiérarchiquement supérieures ont toujours tranché et cela conformément aux statuts et règlements. C’est dommage qu’une guerre d’égos puisse prendre en otage tout un pays.

Youssouf Sissoko

L’Alternance

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