Élections présidentielles, situation politico-socio-sécuritaire au Mali, visite à Mopti, missions de la Misahel et ses actions prioritaires prévues au Mali en 2018 ont été entre autres, les principaux sujets évoqués par le représentant de la Misahel et de l’Union africaine au Mali, Pierre Buyoya. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce lundi 19 février 2018 à l’hôtel Kempeski de Bamako.
Selon le représentant, la maison de l’Union africaine pour le Sahel (Misahel), Pierre Buyoya, la situation au Mali est actuellement marquée par la préparation des élections générales et par la mise en œuvre du processus de paix.
Les élections présidentielles à venir, a-t-il souligné, se préparent dans un contexte sécuritaire très difficile marqué par la recrudescence des attaques terroristes dans le Centre du pays et par l’absence des représentants de l’État dans plusieurs localités. Malgré ce contexte difficile, Pierre Buyoya fait parti de ceux qui pensent que les élections doivent se tenir et dans les délais constitutionnels.
“Il faut que les élections se tiennent et qu’elles se tiennent dans les conditions transparentes. S’il n’y a pas d’élections, le pays sera confronté à d’autres problèmes. Personne ne gagnera à ce que les élections ne se tiennent pas. Nous suivrons tout le processus de préparation des élections à venir”, a indiqué le représentant de la Misahel au Mali.
L’optimisme, dit-il, est permis par rapport au processus de paix autour duquel, le gouvernement malien et les parties signataires de l’Accord poursuivent les débats sur le chronogramme des actions prioritaires à mener. Des débats que la Misahel salue et juge réalistes.
S’agissant de la sécurité, le représentant de la Misahel a rappelé que l’année 2017 a été très violente. Les forces armées maliennes, les forces de la Minusma et les civils ont été constamment été les cibles d’attaques terroristes au Nord et au Centre du Mali. Face à situation sécuritaire inquiétante, la Misahel salue et encourage les efforts de sécurisation amorcés par le gouvernement dans le Centre du Mali. La Misahel, à travers l’UA, a-t-il assuré, va continuer à appuyer les efforts du gouvernement et l’initiative du G5 Sahel.
Rappelons que la visite, le mois dernier, du représentant de la Misahel dans la région de Mopti, s’inscrivait dans le sens. Visite au cours de laquelle, Pierre Boyuya s’est rendu au QG de la force conjointe du G5-Sahel et a rencontré des autorités administratives et traditionnelles de la région.
Le conférencier a également évoqué la question du financement du G5 Sahel. “Nous nous sommes battus pour que le financement de la force conjointe G5-Sahel se fasse par l’ONU. Mais cela n’a pas eu d’échos favorables. Nous continuons à nous battre afin ce que son financement soit pris en charge par l’ONU et cela pour assurer sa pérennisation”, a a-t-il affirmé.
À noter que le financement du G5-Sahel se fait actuellement par des contributions des États membres et des donataires. Ce qui n’est pas rassurant.
En 2018, la Misahel entend concentrer ses actions sur l’appui au processus de paix, surtout dans le cadre du suivi; sur le suivi des réformes sécuritaires conformes à la mise en œuvre de l’Accord. Parmi les priorités de la Misahel en 2018, on peut citer l’organisation d’un séminaire sur la décentralisation ; le suivi de toutes les étapes du processus électoral par une mission d’observation des élections de l’Union africaine ; le suivi des processus DDR; l’organisation de séminaires de sensibilisation sur la lutte contre l’extrémisme et le radicalisme religieux dans les pays du Sahel. S’y ajoute la mise en œuvre du projet de réhabilitation économique dans les régions de Gao et Ménaka.
La rédaction