De retour d’une mission au Centre du pays, le Chef de la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) Pierre Buyoya, a donné la position de l’Union Africaine sur la tenue de l’élection présidentielle de 2018 au Mali. Le vieux Officier militaire et ancien Chef d’État burundais estime que la présidentielle peut être organisée dans les délais et, ce, malgré le contexte sécuritaire difficile.
LE COMBAT : Vous revenez d’une tournée au Centre du pays où vous avez pu prendre le pouls du terrain. Comment se porte le Mali sur le plan sécuritaire ?
Pierre Buyoya : Sur le plan sécuritaire, le Mali connaît une situation difficile. Surtout que décembre 2017 et janvier 2018 ont été des mois sanglants. Beaucoup d’attaques terroristes ont fait de nombreuses victimes au sein des populations civiles et dans les rangs des forces armées maliennes et internationales. Je suis allé au Centre du pays quelques jours après le passage du Premier Ministre. Lui même a reconnu la situation et a indiqué ce qu’il faudrait faire pour stabiliser ce pays.
Pensez-vous que l’on peut organiser l’élection présidentielle dans ces conditions ?
Je crois qu’il faut créer les conditions sécuritaires. Les élections doivent se tenir à échéance, parce que nous, à l’Union Africaine, nous recommandons à ce que les élections se tiennent à date régulière suivant la Constitution et le Code électoral en vigueur. Sans cela, nous tombons dans d’autres situations difficiles. Malgré cette insécurité, je reste convaincu qu’il y a moyen de tenir les élections au Mali. Nous, nous soutenons le Gouvernement dans cette voie. Il y a une année, il y a eu des élections locales ; cependant, la situation n’était pas aussi facile. Dans la même logique, il faudra y aller.
Propos recueillis par Mohamed Sangoulé DAGNOKO
Le Combat