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Philippe Piat : « Le football est une zone de non-droit »

Silence radio dans les vestiaires. Joueurs, entraîneurs, dirigeants, tous partagent le même mutisme sur le scandale de corruption qui bouleverse la Fédération internationale de football (FIFA) depuis une semaine. Scandale qui a conduit Joseph Blatter, sitôt réélu président, à annoncer sa future démission : le Suisse cédera son sceptre à partir du prochain congrès de l’organisation, au plus tôt en décembre 2015, au plus tard en mars 2016. Philippe Piat, président de la FIF pro, syndicat mondial des footballeurs professionnels, en profite pour s’exprimer dès maintenant au noms des joueurs et dénoncer les problèmes de gouvernance au sein de la FIFA.

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Comment avez-vous accueilli l’annonce de la démission de Joseph Blatter ?

Philippe Piat : Sa démission me semblait inéluctable. L’accumulation des affaires, des investigations, des documents, fait qu’honnêtement, il ne peut pas faire autrement, même si je ne dis pas qu’il est concerné directement. Le discours que Blatter avait au départ – en disant qu’il ne pouvait pas tout contrôler – n’est plus tenable aujourd’hui.

Et pourtant, malgré tout, le constat que l’on peut faire aujourd’hui, c’est que Blatter reste toujours dans le jeu, il est encore là pendant quelques mois. Ça lui laisse le temps de promouvoir son successeur.

A qui pensez-vous ?

Franchement, je ne le sais pas, mais il va forcément utiliser la situation qu’il a créée et qu’il essaie encore de maîtriser.

Si vous estimiez la démission de Blatter « inéluctable », pourquoi n’aviez-vous pas appelé à sa démission ?

Nous, le syndicat mondial des joueurs, nous n’aimerions pas que la FIFA se mêle de nos affaires et dise qui doit être élu à la présidence de la FIFpro ou qui doit démissionner. Chacun chez soi. Bien sûr, si nous avions le droit de vote au sein de la FIFpro, ce serait différent, nous aurions une position différente.

Quel rôle souhaiteriez-vous avoir au sein du comité exécutif de la FIFA ?

D’abord, il faudra que le système change radicalement pour que nous intégrions la FIFA. Il faudrait que les hommes de terrain, joueurs, entraîneurs, arbitres, puissent avoir un pouvoir délibératif au sein de ce comité. Mais si c’est uniquement pour avoir un strapontin et un rôle consultatif, si c’est uniquement pour que la FIFA se félicite du fait qu’on y soit présent, ça ne nous intéresse pas d’intégrer le comité exécutif. Dans ce cas-là, nous préférons encore rester à l’écart du marasme et garder notre indépendance pour faire valoir notre opinion sans être englués dans quoi que ce soit.

Quelles sont vos revendications ?

Ce scandale de corruption va permettre de faire ouvrir les yeux à tout le monde pour montrer qu’il n’y a pas que ce problème de gouvernance. Le foot est un espace de non-droit. On l’a vu avec le système de tierce propriété [propriété de joueurs par des tiers, que l’on dénonçait et qui a finalement été interdite. On le voit aujourd’hui avec le montant faramineux des transferts, avec le contrat des joueurs qui signent dans un club fin juin et qui sont vendus dans un autre début juillet ; ou encore, avec les conflits d’intérêts dans les instances.

C’est-à-dire ?

Les dirigeants qui sont à la tête de la FIFA sont eux-mêmes partis prenantes dans les fédérations nationales de leurs pays. Ils ont donc logiquement tendance à s’opposer aux réformes internationales qui réduiraient l’influence des clubs à qui ils doivent leur élection dans leurs fédérations nationales respectives. La FIFA est complice de règles illégales qu’elle arrive à imposer par sa puissance.

Je donne un exemple : un joueur qui a un litige avec son club est obligé de passer par les juridictions sportives comme le Tribunal arbitral du sport de Lausanne (TAS), dont on sait qu’il n’est pas indépendant. Les joueurs sont contingentés dans un système qui les empêche de dénoncer les irrégularités de leurs contrats et de pouvoir se défendre normalement comme tout citoyen. Ça ne peut plus durer. Les joueurs sont des individus, comme tout le monde, ils ont des contrats de travail comme tout le monde, ils devraient pouvoir les défendre comme tout le monde.

Pour le prochain congrès de la FIFA, quel serait votre candidat idéal ?

Celui qui se dégage, forcément, c’est Michel Platini [président de l’Union européenne de football]. Ce serait notre favori. D’abord parce qu’il dirige l’UEFA de bonne manière. Et puis, pour bien le connaître, on sait qu’il a des idées qui se rapprochent des nôtres pour assainir le football [en avril 2015, l’UEFA et la FIFpro ont déposé auprès de la Commission européenne une plainte conjointe contre le système de tierce propriété]. Michel Platini est favorable à l’idée de faire des réformes, peut-être qu’il aura l’occasion d’en faire plus s’il était à la tête de la FIFA.

Source: le monde
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