Selon le Rapport 2018 du Vérificateur général, la Pharmacie populaire du Mali (PPM) ne dispose d’aucune preuve de destruction des médicaments périmés bien qu’il y ait l’inventaire de ces produits invalides. Ce qui permet de nous demander si nos hôpitaux ne disposent pas de médicaments périmés.
«La PPM ne saisit pas la direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) pour la destruction des produits périmés. La DPM n’a pu fournir à la mission aucune décision de mise en place d’une commission nominative des membres devant participer à la destruction. La PPM n’a fourni aucune preuve de saisine de la DPM à cet effet, ni de rapport de destruction signé par les différents acteurs concernés. La non transmission de l’inventaire des produits périmés à la DPM porte le risque que ces produits se retrouvent sur le marché», souligne le Rapport.
Le document ajoute: «Le volume de médicaments périmés est important. La valeur totale des produits périmés recensés en 2015, 2016 et 2017 s’élève respectivement à 245,47 millions de FCFA, 199,50 millions de FCFA et 1,14 milliard de FCFA. La mission a recensé 5,71 millions de produits périmés dans quinze magasins de stockage du District de Bamako et des magasins de Sikasso, Ségou, Koulikoro ainsi que dans deux points de vente à Bamako et à Koutiala. Elle n’applique pas la procédure de stockage et de rangement des produits pharmaceutiques. En effet, les cartons sont collés aux murs et empilés. Dans certains cas, la hauteur d’empilement dépasse 4 m contrairement aux procédures internes qui plafonnent la hauteur à 2.5 m.»
Selon le Rapport, les délais de délivrance des certificats d’analyse des médicaments avant leur distribution peuvent atteindre parfois 472 jours, soit plus d’une année, pour un délai réglementaire moyen de huit jours. «Il en résulte que des médicaments non certifiés sont mis à la disposition des centres de santé avec tout ce que cela comporte comme risque pour la vie des citoyens maliens. En outre, concernant les magasins de stockage et de conservation des médicaments, il n’est pas rare de voir qu’à Bamako et Koulikoro, des produits périmés sont exposés à côté de ceux en cours de validité et, plus grave, il a été recensé en 2017 plus de 5 millions de produits périmés d’une valeur de 1,14 milliard de FCFA, sans qu’aucune disposition de destruction ne soit entreprise », peut-on lire dans le rapport.
Ousmane BALLO
Source: Ziré-Hebdo