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Personnes déplacées internes: la solidarité agissante de la Caritas

Le « Projet d’appui multisectoriel de Caritas Mali aux Personnes Déplacées Internes (PDIs) installées dans les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako, suite aux conflits intercommunautaires du Centre du Mali » est à l’œuvre pour soulager les souffrances de ceux qui en ont besoin.

 

L’objectif de ce projet est d’améliorer les conditions de vie de 740 ménages de 5 259 personnes déplacées internes victimes des conflits intercommunautaires du centre du Mali.

Les groupes cibles du projet seront appuyés sur le plan alimentaire, à travers le transfert monétaire durant trois (3) mois. Chaque ménage bénéficiera d’un montant mensuel de 55 000 francs CFA pour l’alimentation.

Par ailleurs, 244 ménages déplacés internes de Siribala et Bandiagara auront accès à des articles non ivres, à travers le transfert monétaire.

228 enfants de moins de 5 ans ont été identifiés au sein des ménages des PDIs de Sikasso. Caritas Mali a prévu de contribuer à leur prise en charge sanitaire pour les cas de paludisme, les maladies hydriques et les maladies respiratoires, à travers un montant forfaitaire de 6000 francs CFA mensuel et par enfant durant les 3 mois.

Le projet EA 17/2019 Mali a un budget total de 229 689 865 FCFA.

Hier, l’équipe de Caritas conduite par Mme KALAMBRY Sophie Clémentine DIALLO était au chevet des déplacés de Tinkélé, de Nyamana et de Faladjè.

Voici deux témoignages de bénéficiaires.

Aïssata BOCOUM est de la Région de Mopti, Cercle de Bankass, Arrondissement Kani Bonson, Village de Sadja Peli.

« Nous sommes là depuis un an, parce que c’est à la même période l’an dernier que nous sommes arrivés sur ce site.

Nous sommes très reconnaissants à Caritas pour son geste de très grande portée. Nous attendons d’elle qu’elle puisse poursuivre ses actions de bienfaisance en faveur des personnes les plus vulnérables et de continuer à nous soutenir. Il y a plusieurs manières de nous aider. Ils peuvent le faire par rapport au logement ; la santé ; l’eau, parce que sans eau, il n’y a pas d’hygiène. Nous ne disposons pas d’eau. Nous avons également des besoins en ce qui de la santé des enfants et de leur scolarisation. Nos maris, en fonction des ressources disponibles, peuvent faire du petit commerce. Nous, les femmes également, c’est au commerce que nous sommes habitués. Après notre déplacement ici, faute d’argent, nous sommes sans activités économiques. Les enfants qui ont des aptitudes, eux, font des petits boulots ; par contre, nous les femmes dont l’âge est avancé et qui ne peuvent pas travailler, nous sommes là à ne rien faire. Si nous obtenions un peu d’argent, nous pourrions faire du petit commerce. Nous serions très heureux, si on pouvait nous aider dans ce sens ».

Arsigue TRAORE, Cercle de Bnakass, Commune Kani Bonson, Village de Sadia, est lui sur le site depuis plus d’un an :

« Nous saluons du fond du cœur la Caritas. Sincèrement, ils viennent de réaliser une très bonne action. Ça nous va droit au cœur et, il faut le reconnaître, ils nous ont donné une somme d’argent importante. Merci à eux et que Dieu le leur rende au centuple. Parce que seul Dieu peut récompenser les bonnes œuvres.

De façon générale, nous recevons beaucoup d’aides : du riz, de l’argent en espèce, des habits… Il faut être reconnaissant, nous recevons beaucoup d’aides.

Pour ce qui est des difficultés que nous nous vivons, elles portent essentiellement sur le logement ; les sanitaires ; l’approvisionnement en eau potable.

En termes d’activités génératrices de revenus, c’est la débrouillardise. Souvent, c’est le fumier que nous ramassons, souvent nous gardons les bœufs des gens à la journée. Certains, peuvent nous rémunérer à hauteur de 1 000 à 1 500 FCFA.

Mon souhait le plus ardent, aujourd’hui, est de pouvoir retourner dans mon village quand les conditions seront réunies. Nuit et jour, nous prions pour le retour de la paix et de la sécurité dans nos localités. J’ai hâte de renouer avec mon activité traditionnelle qui n’est autre que l’agriculture ; c’est notre principale activité et rien d’autre. Nous cultivons, à la fin de l’hivernage, nous venons en exode à Bamako pour constituer un pécule et puis, nous retournons chez nous.

Pour terminer, je réitère mes salutations à la Caritas, à toutes les autorités maliennes. Que Dieu donne la paix et la stabilité au Mali. Encore une fois merci à tous. Que Dieu bénisse le Mali ».

Le tableau de Caritas se présente comme suit :

Tinkele, Nyamana, Faladjè : 305 ménages 521 hommes 993 femmes, enfants de 0 à 5 ans : 448, nombre de personnes : 1 962.

Siribala : 117 ménages ; 334 hommes ; 378 femmes ; enfants de 0 à 5 ans : 238 ; nombre de personnes : 950.

Sikasso : 191 ménages ; 638 hommes ; 646 femmes ; nombre d’enfants de 0 à 5 ans : 228 ; nombre de personnes : 1 284.

Mopti : 127 ménages ; 445 hommes ; 443 femmes ; nombre d’enfants de 0 à 5 ans : 175 ; nombre de personnes : 1 063.

Total : nombre de ménages : 740 ; nombre d’hommes : 1 938 ; nombre de femmes : 2 460 ; nombre d’enfants de 0 à 5 ans : 1 089, nombre de personnes : 5 259.

La Confédération de Caritas International (CI) et l’Agence Espagnole de Coopération Internationale et de Développement (AECID) sont les partenaires qui ont contribué à réduire la souffrance des personnes déplacées internes, cibles du projet EA 17/2019 Mali.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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