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Persona non grata au Mali : ce qui est reproché à Hamidou Boly

Le Représentant spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, le Burkinabè Hamidou Boly, a été déclaré Persona non grata le 25 octobre 2021. Ainsi, un délai de 72 heures lui a été accordé pour quitter le territoire national. Jusqu’à ce jour, c’est lui qui remplaçait le Togolais Abdou Touré Siaka à ce poste diplomatique au Mali.

« Ce lundi 25 octobre, le Représentant spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale où il lui a été notifié la décision du Gouvernement de la République du Mali le déclarant ‘’persona non grata’’ au vu de ses agissements incompatibles avec son statut », peut-on lire dans un communiqué diffusé le lundi 25 octobre 2021 par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ainsi, Hamidou Boly a juste 72 heures pour quitter le territoire national.

Le même jour, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a confié à nos confrères de l’ORTM que le Représentant spécial de la CEDEAO était en contact avec des groupes issus de la société civile et avec des partis politiques dont le but était de déstabiliser la transition en cours. « C’est à cet agenda qu’il répond, non à celui de la CEDEAO », a souligné le ministre Diop.

Dans son intervention, Abdoulaye Diop a précisé que le représentant de la CEDEAO a reçu plusieurs mises en garde qui lui ont été adressées en personne, ensuite à la commission de la CEDEAO et même à la présidence en exercice de la CEDEAO. « Les diplomates ont une obligation de réserve, une obligation d’impartialité. Ils ne doivent pas s’ingérer dans les affaires du pays. Naturellement, ils doivent faire leur travail en défendant les intérêts de leur organisation. Le représentant de la CEDEAO a reçu plusieurs mises en garde. Et malgré ces mises en garde, l’intéressé à continuer à s’adonner à des activités qui sont incompatibles avec sa mission », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « L’intéressé est engagé avec des groupes, des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse qui entreprend des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission. La personne en question fait autre chose qui n’est pas ce travail et en tant que pays souverain, nous estimons qu’à un certain moment si cette personne ne comprend pas les limites de sa mission, il est du devoir des autorités en place de s’assumer.»

Le chef de la diplomatie malienne a aussi tenu à préciser : « Il faut que cela soit clair, ces actes sont dirigés contre un individu, une personne qui, de notre point de vue, exerce des activités qui ne sont pas compatibles avec sa mission. Avec la CEDEAO, nous souhaitons continuer les relations de bonne coopération, les relations de solidarité avec la conférence des chefs d’État, des différentes instances de la CEDEAO et la CEDEAO en tant qu’Organisation. Nous demandons juste à la CEDEAO de désigner une autre personne qui a conscience des limites de son mandat et nous serons disposés à travailler avec cette personne pour faire avancer l’agenda de notre organisation.»

Ainsi accrédité dans notre pays depuis 2019 en qualité de représentant spécial de la CEDEAO, l’universitaire burkinabè et l’ancien Commissaire de la CEDEAO en charge de l’Education, la Science et la Culture, de 2016 en 2018, Hamidou Boly, qui était à sa première mission de diplomate au sein d’une organisation sous-régionale, quitte le Mali de la plus mauvaise manière. Pire, non seulement ce comportement pourrait jouer sur sa carrière, mais aussi, il risque même de décevoir son pays, le Burkina Faso, un pays frère du Mali.

Ousmane BALLO

Source: Ziré

 

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