Le bureau d’OXFAM au Mali, en collaboration avec certaines organisations de la société civile et la presse, a présenté, hier mercredi 17 juillet, au siège de AJCAD-Mali, son rapport intitulé : ‘’Sahel : lutte contre les inégalités pour répondre aux défis du développement et de la sécurité’’. Les travaux se sont déroulés sous la présidence du représentant du directeur d’OXFAM, Yaya TOURE, en présence de plusieurs acteurs de la société civile et des hommes de médias.
Dans ses mots de bienvenue, la directrice exécutive de AJCAD-Mali, Adam DICKO, a affirmé que les inégalités sont synonymes des défis que nous sommes confrontés aujourd’hui. Pour elle, ce rapport permettra de comprendre les différentes formes d’inégalités avec des propositions de solutions pour les réduire. Elle a soutenu que nos gouvernants manquent de volontés politiques et de pressions de la part des citoyens pour les pousser à œuvrer en vue de réduire les inégalités.
Le représentant du directeur d’OXFAM, Yaya TOURE, dira que depuis 2014 son organisation, au niveau international, fait des rapports sur les inégalités. Selon lui, il a été décidé de produire le présent rapport sur les inégalités en Afrique de l’Ouest.
Ce rapport d’OXFAM sur la crise des inégalités en Afrique de l’Ouest fait également ressortir les solutions envisageables face à l’échec des pays à réduire les inégalités.
Le rapport indique qu’en Afrique de l’Ouest, les inégalités ont atteint un niveau de crise. Cela, alors qu’un nombre faible, mais croissant d’individus s’enrichit de manière inouïe. Cependant, l’immense majorité de la population se voit privée des éléments les plus essentiels à une vie digne, tels qu’une éducation de qualité, des soins de santé et un emploi décent.
L’indice d’Oxfam de l’engagement à la réduction des inégalités montre que les gouvernements d’Afrique de l’Ouest sont les moins engagés de tout le continent en matière de réduction des inégalités.
« S’ils ne font rien pour renforcer radicalement leur engagement à réduire les inégalités, la crise risque de s’aggraver. Les gouvernements doivent promouvoir une fiscalité progressive, augmenter les dépenses sociales, renforcer la protection du marché du travail, investir dans l’agriculture et défendre le droit à la terre des agricultrices et agriculteurs familiaux. La CEDEAO, quant à elle, doit se donner comme priorité la lutte contre les inégalités et élaborer un plan d’action régional visant à améliorer considérablement la performance de la sous-région en la matière », recommande le rapport.
Le rapport précise que certains gouvernements font peu, voire rien, pour combattre les inégalités. L’on apprend que certains, par leurs politiques mises en place, ne font qu’aggraver la situation. Par contre, quelques gouvernements s’engagent sur une autre voie.
« Les inégalités et la pauvreté ne sont pas des fatalités : ce sont les résultats de choix politiques. La lutte contre les inégalités est essentielle dans le combat contre la pauvreté extrême. Si les pays ne parviennent pas à réduire sensiblement l’écart entre les plus riches et le reste de la population, l’éradication de l’extrême pauvreté ne restera qu’un rêve », peut-on lire dans le rapport.
Le rapport recommande aux gouvernements ouest-africains et à la CEDEAO d’élaborer des plans nationaux ainsi qu’un plan régional pour réduire l’écart entre riches et pauvres, avec des objectifs clairs assortis de délais.
PAR MODIBO KONE
Source: Info-Matin