Aura lieu ou n’aura pas lieu, la présidentielle 2018 ravive les débats à Bamako. Le sujet est au centre des débats au sein de la classe politique. Si la majorité croit en la bonne foi du gouvernement à tenir le scrutin à bonne date, par contre l’opposition émet quelques réserves. Elle va jusqu’à envisager une transition politique sans IBK. Des positions tranchées qui inquiètent les citoyens lambda sur la possibilité des autorités à juguler la crise politico sécuritaire.
Le Mali se prépare à organiser les scrutins (présidentiel et Régional) en juillet et Août prochain. Le Président de la République a donné des assurances quanta la volonté de son gouvernement à tenir ces scrutins à bonne date et dans des conditions idoines afin que celui ou celle qui sera élu Président de la République ait toute la légitimité requise pour gouverner. A sa suite, le Chef du gouvernement est revenu à la charge pour affirmer également que le gouvernement s’attèle à respecter le délai constitutionnel. Lors de sa tournée à Mopti, Souméylou Boubèye Maïga a affirmé que le 1er tour de la Présidentielle se tiendra le 29 juillet prochain. Il écarte ainsi l’idée d’un quelconque report du scrutin, qui selon lui, ouvrira la voie à toutes sortes de dérives. Le gouvernement va remédier à la situation sécuritaire délétère du pays afin de tenir de bonnes élections, a renchéri le Chef du Gouvernement.
Si la majorité présidentielle se dit rassurée par les propos des autorités actuelles, force est de reconnaitre que l’opposition émet quelques réserves. C’est le cas du président du PIDS et non moins constitutionnaliste, Daba Diawara. Ce dernier envisagerait une transition politique sans IBK. Invité du débat politique du jeudi 22 février dernier animé par Kassim Traoré sur les ondes de la radio Klédu, Daba Diawara a laissé entendre qu’une transition politique s’impose au cas où un président n’est pas investi le 04 septembre prochain. Au-delà de cette date, la Cour Constitutionnelle est saisie par le Gouvernement et l’Assemblée Nationale pour constater la vacance du pouvoir. La Cour, après constat, doit confier les charges de président au Président de l’Assemblée Nationale pour organiser la présidentielle.
Cependant, les propos du Constitutionnaliste n’ont pas laissé indifférents les auditeurs de la radio. Ces derniers ont vigoureusement réagi aux propos de l’opposant politique, qu’ils qualifient d’appel à la violence et à la haine contre le pouvoir en place. Ils qualifient de précipitation dans la mesure où aucun obstacle ne se tient devant le gouvernement par rapport à la tenue de ce scrutin. Au contraire, il réunit les conditions de sa bonne tenue. C’est le moment choisi par l’opposant politique pour parler de transition. Il jette de l’eau dans le pavé. « L’heure n’est pas aux querelles de clocher, mais à l’union sacrée de toutes les forces vives de la Nation pour sortir le Mali de l’impasse. C’est à ce prix que nous pourrons juguler la crise actuelle ». Ces propos sont d’un observateur de la scène politique.
Par Hassane Kanambaye
Source: Le Progrès