Le Mouvement Populaire du 22 mars (Mp22) a animé une conférence de presse, le samedi 14 janvier 2015, autour du projet d’accord de paix et de réconciliation au Mali. C’était dans les locaux de la Radio Kayira, à Djélibougou. Ladite conférence était animée par Pérignama Sylla, secrétaire général du Mp22, et Mme Mariam Diawara.
Le dernier coup reçu, précise M. Sylla, est le fameux pré-accord d’Alger qui, selon lui, jette les bases du futur éclatement de notre pays. Pour démontrer cela, le conférencier a procédé à une analyse sommaire du projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Il a analysé cette partie du pré-accord: “… les régions du Nord, appelées par certains “Azawad” marquées notamment par une violence cyclique doublée d’une mauvaise gouvernance qui n’a pas permis aux populations locales de participer effectivement à la gestion de leurs propres affaires et qui a engendré l’exode massif des communautés ainsi qu’une très grande pauvreté et un retard considérable en terme de développement socio-économique par rapport au reste du pays, causant des souffrances indicibles, et exacerbant l’incompréhension entre communautés”. Se fondant sur ce passage, Pérignama Sylla déclare que les auteurs du pré-accord dédouanent la rébellion en taisant bruyamment le rôle joué par les différentes rébillions armées dans la violence au nord de notre pays, ainsi que l’exode massif concomitant des communautés lié aux combats provoqués par les groupes armés.
M. Sylla estime que ce pré-accord est en train de donner une justification théorique surtout à la dernière rébellion qui, dit-il, a été fomentée par “l’impérialisme occidental” et ses alliés djihadistes des pays du Golfe.
Le leader du Mp22 fustige un autre passage du pré-accord: “Reconnaissant la nécessité d’une gouvernance conforme aux spécificités géo-historiques et socio-culturelles de ces régions du nord”. Le conférencier insiste à dire que la gouvernance doit être générale, démocratique, transparente et égale pour toutes les régions du Mali. Partant, il se demande si les auteurs du pré-accord ne cherchent pas à soulever les autres régions du Mali en voulant accorder des privilèges à celles du nord.
Il s’est attaqué à une autre partie: “prise en charge par les populations de la gestion effective de leurs propres affaires, à travers un système de gouvernance prenant en compte leurs aspirations et leur besoins spécifiques”. M. Sylla déclare que ce paragraphe est problématique pour être souligné, il se demande ce qu’il faut faire si les “aspirations et besoins spécifiques des populations” est le séparatisme?
Certaines autres parties du texte font dire au conférencier que le président IBK n’a aucune velléité novatrice et que les groupes rebelles indépendantistes ne songent qu’à leur prochaine étape et leur mouvement pour l’indépendance. Toujours dans son analyse du pré-accord, M. Sylla se demande si le Gouvernement d’IBK n’est pas en train de promettre des choses impossibles à réaliser.
En ce qui concerne “la lutte contre la corruption et l’impunité”, M. Pérignama Sylla s’interroge s’il y a encore des Maliens qui croient que le Gouvernement d’IBK peut assumer une “lutte contre la corruption et l’impunité”.
Enfin, le conférencier a souligné qu’une lourde hypothèque pèsera sur l’avenir de notre patrie, si cet accord devrait être signé par le Gouvernement avec les groupes narco-trafiquants et islamo-terroristes.
Modibo KONÉ
source : Nouvel Horizon