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Pénurie de passeport : Enfin ! Mais… attendons de voir…

« Le Chef de l’Etat a décidé de mettre fin » à l’humiliante et superflus « problème » de pénurie de passeports. Ce qu’a annoncé mardi soir le Ministre de la communication, de l’économie numérique et de l’information, porte-parole du gouvernement, M. Choguel Kokala MAIGA.

 Choguel Kokalla Maïga ministre economie numerique information communication porte parole gouvernement discoursAinsi donc, le gouvernement a décidé de mettre en place plusieurs brigades d’agents de l’émigration qui « vont travailler jour et nuit pour satisfaire toutes les demandes en attente dans les dix (10) jours » à venir. Entre sept cent (700) et mille (1.000) passeports seront délivrés par jour. Pour cela, le gouvernement a mis à disposition plus de trente mille (30.000) copies du passeport malien alors qu’à ce jour il y a un peu plus de neuf mille cinq cent (9.500) demandes en attente. Il y aura plusieurs guichets pour le dépôt de la demande de passeports, les demandes ne seront désormais reçues qu’entre 6h30 et 8h du matin afin « d’éviter que des gens se trouvent dans des files d’attente dans la rue ». Le gouvernement a décidé de rendre disponible au moins cent cinquante mille (150.000) copie du passeport d’ici la fin de l’année 2015 afin de faire face à toute pénurie.

Le porte-parole du gouvernement annonce également que son équipe a décidé de ne plus donner plus d’un passeport à une seule personne dans la durée de cinq ans « car il y a des individus qui prennent deux ou trois passeports dans les cinq ans ».

Désormais il sera exigé la présence physique de tout demandeur de passeport. Même si cette mesure n’a rien de nouveau (cela avait été dit il y a quinze ans mais jamais respecté) on attend de voir son application effective sur le terrain dans le long terme.

Le délai de délivrance du passeport est désormais de quinze jours contre dix jours indiqués au paravent.

Avant d’annoncer ces mesures, le gouvernement s’est interrogé de la soudaine augmentation des demandes de passeports surtout de la part des jeunes et a décidé d’investiguer pour en comprendre les raisons.

Comme pour frapper dans les esprits belliqueux le gouvernement annonce le licenciement de tout agent de l’émigration qui se fera prendre dans des malversations et la mise à disposition de la police judiciaire des fraudeurs impliqués dans la détention et/ou délivrance éventuelle de faux documents qui servent à faire émettre le passeport. Il s’agit notamment des demandeurs eux-mêmes, des maires et agents municipaux, des commissaires et agents de police, etc.

Il faut vraiment saluer ces mesures qui rentrent en vigueur dès leur annonce et normalement visible sur le terrain à partir de jeudi 23 juillet 2015.

Le souhait aurait été que le gouvernement diligente une enquête afin de pouvoir donner l’exemple dès l’annonce de ces mesures afin de jouer sur la conscience des gens. Des sanctions devraient être prises et annoncées en même temps que ces mesures. Dans les multiples dénonciations de la situation de honte que certains ont « artificiellement crées » pour leurs propres intérêts il est arrivé que des noms soient cités dans les deux sens. Cette enquête aurait permis à la fois d’annoncer des remerciements, encouragements pour les bons agents et punir de sanctions implacables les fautifs de tout bord. C’est ce qui constitue une sorte d’impression d’inachevé dans l’annonce de ces mesures qui ne vont pas tarder à être détournées.

Ne plus délivrer plus d’un passeport à un seul individu dans les cinq ans comme si le gouvernement avait omis de considérer le fait que certaines personnes voyagent beaucoup et qu’un passeport de 32 pages « utiles » est très vite rempli de visas et de cachets « sortie et entrée », des choses incontournables. Généralement pour un grand voyageur dans des pays où il a besoin de visa d’entrée, il suffit d’une quinzaine de voyages au plus pour voir toutes les pages du passeport consommées. Que faut-il faire dans ce cas ? Demander un nouveau passeport ou ne plus voyager ? Et c’est dans l’analyse de ces cas dits spécifiques que les choses glissent très rapidement et rendent les mesures inefficaces.

A partir du moment où le Président a annoncé le jour de l’Eid El Fitr qu’il sera « désormais impitoyable », le bon sens aurait voulu que des sanctions « symboliques » c’est-à-dire pour servir de symbole comme pour ancrer une voie à suivre (à ne pas confondre avec le superflus sans valeur en soi) soient prises. Sinon encore une fois, il est à craindre que dans très peu de temps (deux ans au plus) on assiste encore à une autre forme de mafia plus pernicieuse autour de la délivrance du passeport malien.

 

Sidi COULIBALY

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