Depuis le 5 octobre dernier, les fournisseurs du gaz domestique observent une grève. Et pour cause, les professionnels du gaz domestique au Mali réclament au Gouvernement une facture de plus de 3 milliards de francs CFA. Conséquence, les ménages manquent de gaz, les prix ont pris l’ascenseur et les revendeurs appellent à un accord rapide entre les deux parties.
S’il y a aujourd’hui une denrée qu’il est difficile de trouver dans les rues de la capitale malienne, c’est bien le gaz domestique. Et quand on le trouve, les bouteilles sont généralement vides. Les fournisseurs sont en grève et réclament plus de 3 milliards au Gouvernement. Et les premières victimes de cette pénurie sont les femmes ménagères.
«Les femmes se réveillent très tôt pour préparer le petit déjeuner; car, les enfants doivent aller à l’école. Et le gaz est plus pratique. Le soir aussi quand on quitte le boulot pour la maison, le gaz nous facilite la tâche. Mais avec cette pénurie, nous souffrons beaucoup et demandons aux autorités et aux fournisseurs de s’accorder pour soulager les femmes », dit Mme Maïga Hawa Maïga.
Un peu plus chanceuse, Mama Naracoumana vient d’acquérir non sans peine une bouteille de 5 kg au prix habituel de 3500 FCFA alors que sur tous les points de vente la même bouteille est cédée à 5000 FCFA.
«À Bacodjicoroni et à Sebenincoro, je n’ai pas eu de gaz. Les rares endroits où il y en avait, la bouteille de 5kg coûte 5000 FCFA. C’est ici à la boutique des ‘‘Mille et une merveille’’, à Hamdallaye ACI 2000, que j’ai pu avoir le gaz et au même prix habituel. Ce n’est pas facile d’avoir le gaz », s’est félicitée Mama Naracoumana.
Les revendeurs qui ne sont plus fournis depuis plus d’un mois, voient leurs chiffres d’affaires baisser et appellent à un accord entre les parties.
«On a des difficultés d’approvisionnement depuis plus d’un mois. Ceux qui nous fournissent nous disent qu’ils ont eux aussi des problèmes. Nous demandons à tous les acteurs de trouver un terrain d’entente. Chacun utilise aujourd’hui le gaz, si cela venait à manquer ça va beaucoup handicaper les gens. Nous, nos chiffres d’affaires ne font que baisser. Il faut vraiment tout mettre en œuvre pour que cette grève prenne fin», a dit Adama Diarra, revendeur de gaz à Sotuba.
En attendant, les ménages sont tournés vers le charbon de bois dont le prix aussi a commencé à grimper au grand dam des belles dames de notre capitale.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO
LE COMBAT