Les ministres du secteur des travaux publics et des équipements des pays membres du projet de la route transsaharienne se sont accordés sur l’accélération de la création d’un corridor économique. Réunis, ce lundi à Alger, les ministres d’Algérie, de Tunisie, du Mali, du Niger, du Tchad et du Nigeria ont estimé que la mise en place de ce couloir est nécessaire pour la valorisation de ce projet de la route transsaharienne.
« Cet accord fait suite à une étude réalisée par la CNUCED ayant recommandé la mise en place d’un corridor économique à travers un mécanisme régional devant assurer une coordination efficace entre les pays membres pour valoriser cette route », a expliqué le secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT), Mohamed Ayadi, lors d’un point de presse animé en marge de cette réunion.
Selon le même responsable, cette valorisation « devra passer par la facilitation du transit, du transport, du commerce et la génération d’investissements, le tout soutenu par la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ».
A l’ouverture de cette réunion, le ministre algérien des Travaux publics, Kamel Nasri, a relevé l’avancement du projet au niveau des six pays. De ce fait, il a indiqué qu’il a été proposé d’aller vers la promotion de la route transsaharienne pour parvenir à un système permettant la facilitation des échanges commerciaux sur l’ensemble du corridor, avec l’utilisation des TIC dans le but de valoriser ce réseau routier.
De son côté, le ministre nigérian des Travaux publics et de l’Habitat, Mu’azu Sambo, a rappelé que la route transsaharienne était « quasiment achevée », ce qui doit permettre désormais d’aller vers un accord de gestion économique du corridor entre les six pays membres.
La ministre tunisienne de l’Equipement et de l’Habitat, Sarah Zafarani, a affirmé, quant à elle, l’intérêt des pays membres pour la réalisation d’études et la finalisation des travaux afin de soutenir l’investissement.
« La Tunisie s’engage à travailler avec les pays membres du CLRT pour parvenir à un corridor économique, densifier les échanges commerciaux et hisser la sécurité au niveau de cette route », a-t-elle assuré.
Pour l’Algérie, cette route est considérée comme un axe stratégique, car elle traverse 10 wilayas (départements) sur une distance de 2 022 km, depuis Alger jusqu’à In Guezzam, frontalière avec le Niger, à l’extrême sud, en passant par Blida, Médéa puis El-Meniaa, Ain Salah et Tamanrasset.
La Transsaharienne, rappelons-le, est un projet datant des années 1960. Longue d’environ 4 800 km, elle s’inscrit dans le projet de réseau plus ou moins bien défini de grandes routes transafricaines reliant six pays, l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria.
L’idée de sa construction est une initiative de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), avec pour objectif de désenclaver les zones déshéritées et de promouvoir les échanges entre le nord et le sud du Sahara.
Suivi par un Comité de Liaison de la Route transsaharienne (CLRT), le projet devra aboutir à la construction d’une route composée de quatre branches reliant deux capitales maghrébines, Alger et Tunis, à quatre capitales subsahariennes, Bamako, Niamey, N’Djamena et Abuja.
En juin 2020, il reste à aménager 300 kilomètres en Algérie, et à terminer la construction du tronçon Assamaka-Arlit au Niger. Le Nigeria a achevé sa portion de la route principale et la Tunisie a terminé sa connexion.
AA/Alger/Aksil Ouali
Source: AA.com