Jeudi, le président des États-Unis aurait qualifié Haïti, le Salvador et plusieurs nations africaines de «pays de merde». Une déclaration démentie mais qui a déclenché une indignation mondiale.
Alors que le président américain s’exprimait sur l’admission des migrants africains et haïtiens, il a prononcé une phrase qui a déclenché une polémique mondiale.
« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? », « pourquoi avons-nous besoin de plus d’Haïtiens ? », a demandé le milliardaire. Ces propos jugés racistes et injurieux ne cessent de susciter des réactions.
L’UA « profondément choquée »
L’Union Africaine (UA), la plus importante organisation du continent, et l’une des premières à réagir face à cette situation, s’est dite « profondément choquée » et a qualifié ces déclarations de «blessantes» et «dérangeantes».
« Du fait des antécédents sombres des États-Unis par rapport à l’Afrique et au continent africain, nous nous sentons menacés par les paroles de Trump ». « C’est un fait historique que des Africains ont été amenés en Amérique en tant qu’esclaves et les paroles du président des États-Unis sont en contradiction flagrante, aussi bien en paroles qu’en actes, avec tous les principes fondamentaux »’ a déclaré la porte-parole du président de la Commission de l’Union africaine, Ebba Kalondo.
Le gouvernement haïtien n’est pas resté silencieux. « Le gouvernement haïtien condamne avec la plus grande fermeté ces propos odieux et abjects qui, s’ils étaient avérés, seraient, à tout égard, inacceptables car ils reflètent une vision simpliste et raciste totalement erronée ».
« Honte sur Trump… cela révèle un manque de respect et de l’ignorance à un niveau jamais vu dans l’histoire récente des États-Unis », a tweeté l’ancien Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe.
Le Botswana convoque l’ambassadeur américain
De son côté, le Botswana a convoqué l’ambassadeur des États-Unis pour lui faire part de son mécontentement.
Le porte-parole du président du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny, a qualifié ces propos de scandaleux.
Ces remarques de Donald Trump surviennent des mois après que le New York Times a rapporté qu’il avait affirmé au cours d’une précédente réunion sur l’immigration, que les Haïtiens étaient tous des porteurs du « sida ».
En Afrique du Sud, le parti au pouvoir Congrès national africain a qualifié les propos de Trump d’ »extrêmement offensants » alors qu’Ateny Wek Ateny, porte-parole du président du Soudan du Sud, pays en guerre depuis décembre 2013, les a qualifié de « scandaleuses ».
Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir. Après une longue réunion d’urgence, les 54 ambassadeurs du groupe africain à l’ONU ont exigé des excuses et une «rétractation», condamnant des «remarques scandaleuses, racistes et xénophobes». Ils se sont déclarés préoccupés par la tendance «grandissante» de l’administration Trump «à dénigrer le continent et les gens de couleur». L’ONU a qualifié ces remarques de «choquantes et honteuses».
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