Le Programme d’appui à la transformation de l’agriculture malienne, volet entreprenariat agricole jeunes (Patam-EAJ) envisage une assistance à la formulation du programme de transformation de l’agriculture malienne et la mise en œuvre d’une opération pilote pour l’emploi des jeunes dans le secteur agricole.
Ce nouveau programme devrait permettre d’atteindre une sécurité alimentaire et nutritionnelle, créer de richesses partagées et aussi créer beaucoup d’emplois pour les jeunes. Le programme est financé à hauteur de 861 millions de Fcfa, dont un prêt de la Banque africaine de développement à hauteur de 819 millions de Fcfa et une contrepartie malienne d’environ 42 millions de Fcfa. Pour une durée d’un an, le programme couvre l’Office du Niger et l’Office riz Ségou.
Le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, accompagné de son collègue de l’élevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga, a procédé, vendredi dernier, à son lancement officiel dans un hôtel de la place. La cérémonie a enregistré la présence du coordinateur du programme, Adama Ibrahima Berthé et des acteurs du monde agricole.
L’objectif principal de ce programme, selon le ministre Moulaye Ahmed Boubacar, est d’opérationnaliser à travers une approche concertée, la politique de transformation agricole en vue d’une croissance économique inclusive et forte, porteuse d’emplois et respectueuse des stratégies et politiques de développement établies. Le Patam-EAJ, a-t-il expliqué, s’inscrit en ligne droite de la vision du gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture pour la transformation de l’agriculture malienne. Cette vision s’appuie sur deux piliers, à savoir la modernisation des exploitations agricoles familiales pour une production variée vers le marché et l’intensification, la diversification et la création de synergies sectorielles dans les grands bassins de production agricole pour la promotion des entreprises agricoles en vue d’assurer le développement d’agropoles connectés aux marchés nationaux, sous régionaux, régionaux et internationaux.
Le Patam-EAJ vient donc appuyer les actions déjà engagées par le gouvernement et ses partenaires pour réduire la vulnérabilité des communautés et familles, dont les conditions de vie ont davantage été fragilisées des suites de la crise, en impulsant notamment l’entrepreneuriat agricole des jeunes et la génération de revenus. Pour l’atteinte des résultats, le programme s’articule autour de trois composantes, à savoir l’élaboration du programme de transformation de l’agriculture malienne. Il s’agira, à travers cette composante, de faire le point précis des reformes à conduire et innovations à impulser afin de concevoir le programme de transformation de l’agriculture en articulant sur la promotion des chaînes de valeurs agricoles. La seconde composante concerne l’entreprenariat agricole. Elle est dédiée spécifiquement à favoriser l’insertion des jeunes dans le secteur agricole au sens large.
Enfin, l’appui institutionnel au ministère de l’Agriculture, une composante qui va permettre au département de tutelle de suivre les activités dans de bonnes conditions et de développer certains aspects de stratégie, tout en assurant un renforcement des capacités et une démarche inclusive.
Pour la responsable pays de la BAD au Mali, Mme Haly Louise Djoussou-Lorng, les activités du Patam-EAJ sont parfaitement alignées sur trois priorités de la BAD, à savoir « nourrir l’Afrique », « industrialiser l’Afrique » et « améliorer les conditions de vie des populations africaines ». En effet, a-t-elle affirmé, dans sa stratégie décennale « nourrir l’Afrique », la BAD entend accompagner les pays africains pour l’autosuffisance alimentaire d’une part et le développement agro-industriel et la compétitivité du continent sur les marchés mondiaux des produits agricoles, d’autre part, avec la prise en compte de la problématique emploi-jeunes. La responsable de la BAD a ajouté que son institution dispose d’une stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique pour la période 2016-2025. Cette stratégie est mise en œuvre dans 31 pays, dont le Mali, à travers deux programmes à savoir Enable Youth (stimulation de la création de nouveaux emplois impulsés par l’agro-industrie) et l’initiative « Jobs for youth in Africa » (des emplois pour les jeunes en Afrique).
Anne Marie KEïTA
Source: Journal l’Essor-Mali