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Passe d’armes à l’hémicycle : Sada Samaké et Oumar Mariko se livrent en spectacle

Interpellé par le député Oumar Mariko sur le dossier des élèves-commissaires et du syndicat, l’insécurité et la pénurie de cartes d’identité et de passeports, les débats entre l’interpellateur et l’interpellé Sada Samaké avaient l’air d’un règlement de compte entre deux personnes qui se connaissent de longue date.

Pour la 3ème fois  en  l’espace de trois mois, le ministre de la Sécurité, général Sada Samaké « comparaissait » devant les honorables députés à la demande du même interpellateur, l’intrépide député de Kolondiéba  pour  donner des explications sur les dossiers des élèves-commissaires, l’insécurité, la pénurie de cartes d’identité et de passeports.  Contre toute attente les élus de Bagadadji et les téléspectateurs ont eu droit à des empoignades et des règlements de compte verbaux dignes de la rue. Au point que du haut de son perchoir, l’honorable Issiaka Sidibé a intervenu pour recadrer les propos qui avaient commencé à prendre des proportions très inquiétantes. Car, se connaissant visiblement bien, l’exercice a failli tourner au déballage entre les deux qui ne se ménageaient guère. Pour le général Sada Samaké, qui a ouvert les hostilités, Mariko outrepasse ses prérogatives en se livrant à des querelles syndicales en lieu et place des policiers concernés au premier chef. Pour lui, ses actions de l’honorable ne participe du soutien à la majorité présidentielle. Une manière de dire qu’il se met dans la peau des députés de l’opposition pour harceler les ministres de son bord politique, au lieu de les soutenir.

D’entrée de jeu, le député Oumar Mariko demandera au ministre les dispositions prises pour régulariser  la situation des élèves commissaires injustement radiés.

Concernant l’insécurité, il lui a demandé les mesures prises en termes d’équipements et de dotation en carburant des unités de patrouille pour la police, la gendarmerie, la protection civile et la Garde nationale. Pour ce qui  concerne les cartes identité et les passeports, Mariko rappellera que le ministre Sada Samaké avait indiqué devant les députés et le peuple malien qu’ils étaient disponibles dans toutes les localités du Mali. Si tel est le cas dit-il, il n’y aurait pas de longues files d’attentes dans les commissariats, les préfectures et les brigades de gendarmerie. Toutes choses qui génèrent la spéculation autour de ces documents, fait remarquer Oumar Mariko.

A en croire Oumar Mariko, le ministre avait promis lors de sa précédente interpellation sur le même sujet que cette crise sera résorbée et même avait annoncé des mesures urgentes. Et de lui demander si cela n’est pas dû à sa volonté de changer de fournisseur.

Mariko met Sada dans tous ses états

Après avoir écouté les questions du député, le ministre reconnaitra qu’effectivement, c’est sa 3èmeinterpellation en l’espace de trois mois sur le même dossier. Seulement, selon lui, le député Oumar Mariko se prête au jeu des élèves commissaires et du syndicat qu’il entretient.

Il n’y a pas d’affaire concernant le syndicat, a-t-il assuré. Avant d’expliquer que le député Oumar Mariko se sert d’arguments puérils et stériles sur ce dossier et en fait des exploitations politiciennes.

Pour le ministre, les grandes files d’attente pour les cartes d’identité et passeports dénotent de tout l’intérêt que les populations ont pour ces documents.

Pour ce qui concerne l’équipement des forces de sécurité, le ministre a mis au devant le secret- défense pour dit-il ne pas révéler à l’ennemi les capacités de ces forces de sécurité.

Pour son second passage, le député Omar Mariko laissera entendre que le ministre n’a pas répondu à  ces questions. Qu’il a plutôt vu un politicien en train d’animer un meeting politique. En revenant sur la question des élèves commissaires, le député Mariko fera remarquer qu’il est seulement demandé au ministre d’appliquer la loi. Mais au lieu de le faire correctement, car il est en train de faire une application sélective.

« Vous n’avez pas répondu à mes questions parce que vous n’avez pas de réponses en réalité », a laissé entendre Oumar Mariko. Qui révèle qu’une élève commissaire a été régularisée et un officier nommé au grade de contrôleur divisionnaire, un grade qui n’existe pas au Mali.

Autant de réponses qui ont mis le ministre dans tous ses états. Aussi accuse t-il Mariko de faire le jeu des élèves commissaires et du syndicat. Mais aussi d’être la cause de l’emprisonnement de certains jeunes officiers ayant participé au coup d’Etat du 22 mars 2012.

« Des jeunes officiers impliqués dans le coup d’Etat de 2012 croupissent en prison  par la faute de Mariko car il ne leur a pas dit la vérité », a laissé entendre le ministre qui poursuit que lui  il n’a plus rien à prouver au Mali puisque son parcours est édifiant.

La réponse d’Oumar Mariko ne s’est pas fait attendre. « Vous n’avez jamais été un officier de terrain, vous êtes sorti lieutenant plein lorsque les autres sortaient sous-lieutenant », a-t-il dit. Avant d’être interrompu par le président de l’Assemblée Issaka Sidibé pour retirer certains mots qu’il avait placés lors de son intervention. Toue chose que Mariko refusera puisque selon lui, le ministre a été le premier à lui dire des mots déplacés.

Cette interruption brusque des débats a sans doute sauvé les meubles pour les deux hommes qui se livraient en spectacle.

D.Diama

 

Source:  Tjikan

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