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Pas de paix au Sahel sans l’Algérie

D’après le Canard Enchainé (09/05), le rapport parlementaire français sur le Sahel, qui vient d’être effectué (1) dresse un bilan désastreux de la situation au Sahel. Seule l’Algérie détiendrait les clés d’une stabilité.

Une fois n’est pas coutume, des parlementaires français s’intéressent à l’intervention française qui a lieu depuis cinq ans au Sahel et notamment au Mali. Pour l’instant, le « story telling » des autorités militaires français, sur lequel veille Jean Yves Le Drian, tour à tour ministre de la Défense sous Hollande et des Affaires Etrangères sous Macron, est sans états d’âme. La grande armée française – 4500 hommes auxquels il faut ajouter les 300 membres des forces spéciales- aurait chassé les djihasites du Mali et garanti la stabilité dans la région.

Pas du tout, répondent les trois parlementaires qui dressent un bilan lucide, quoique totalement pessimiste, sur les chances des militaires française de rétablir un semblant de paix au Sahel.

Des Etats faillis

Le bilan des trois « experts », le voici: des attaques djihadistes quotidiennes et pas seulement dans le Nord du Mali, contrairement à la situation en 2013; des accords entre Bamako et les groupes rebelles de 2015 totalement au point mort; la région de Kidal livrée aux groupes armés; des troupes françaises en panne d’équipements suffisants; et enfin « l’enlisement » force dite du G5 Sahel, le cheval de bataille d’Emmanuel Macron qui voudrait que les pays de la région prennent la relève de la France. Comment, s’interrogent les parlementaires français, « débusquer des terroristes…dans des pays où il n’y a pas d’Etat et où, quand une école ferme, elle esr remplacée par une école islamiste ».

Et nos experts de conclure: « Rien ne se réglera au Sahel sans l’Algérie. On ne peut pas concevoir d’instaurer la paix dans cette immense région sans ce pays dont l’armée compte trois millions d’hommes… ». Traditionnellement,  l’Algérie a toujours considéré le Sahel comme une zone stratégique et veillait aux équilibres politiques de la région grace à une présence vigilante de ses services spéciaux dans toute la région.

Aujourd’hui, cette puissance régionale, constatent)ils, est « en arrière de la main ». Deux raisons au moins expliquent ce retrait algérien: l’une tient à la guerre de succession qui sévit à Alge, paralysant toutes les initiatives. L’autre est la présence française et sa volonté d’imposer « son » G5 Sahel qui ont largement ôté à Alger son rôle d’interlocuteur privilégié au Niger, au Mali ou en Mauritanie.

Pour sortir du guêpier sahélien, la France devrait ramener l’Algérie au centre du jeu. Encore faudrait-il qu’Alger qui a réussi à éradiquer le terrorisme sur son sol veuille plonger à nouveau dans le bourbier sahélien!

 

Source: mondafrique

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