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PARTIS POLITIQUES: Aveu d’échec

Pointés du doigt pour leur échec par bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne, nos politiciens ont toujours fait profil bas face à cette accusation. Mais, il y a quelques jours, Tiéman Hubert Coulibaly a pris son courage à deux mains pour admettre publiquement ce qui se murmure ailleurs.

 

Depuis quelques années, la scène politique malienne connait de nouveaux animateurs. Ce qui est tout à fait normal dans un pays démocratique. Mais là où le bât blesse, c’est le profil de ces animateurs et leur mode de procéder. Une intrusion mal propre qui n’a pas contribué du tout à améliorer à défaut d’assainir une scène politique malienne déjà infectée et dont la détérioration a porté un sérieux coup sur la quasi-totalité des institutions de la République. Se disant lucide, l’analyse de Tiéman Hubert Coulibaly va également dans ce sens. «Ce qui ne marche pas c’est le Mali même. Nous avons des problèmes économiques, sociaux, institutionnels et nous sommes également en guerre. Donc nous sommes un pays qui est mal en point», a-t-il dit. Une situation dont la responsabilité incombe, aux yeux de beaucoup d’observateurs, aux politiciens pour avoir échoué.

Mais avant d’en arriver-là, le président de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD) pense que la racine du mal est beaucoup plus profonde que beaucoup le croient. « Bien sûr que les politiques ont échoué. Mais nous n’avons pas échoué seulement entre 2013 et 2018 ou encore entre 2018 et 2020. Nous avons échoué bien avant. S’il y a eu un coup d’Etat en 2012 c’est que les acquis de 1991  étaient fragiles. Et si encore il y a eu coup d’Etat en 2020 c’est que c’était encore plus fragile », a-t-il fait savoir lors de la présentation des vœux du nouvel an du parti UDD le samedi 30 janvier.

Même s’il fait l’aveu de l’échec des politiques, l’ancien ministre de la Défense et de l’Administration territoriale ne partage pas les raisonnements de ceux qui estiment qu’il faut les mettre tous à la touche : « Je ne suis pas d’accord avec les raisonnements qui laissent entendre qu’il faut enlever les politiques pour la raison que ceux qui disent cela ont travaillé avec les politiques d’une manière ou d’une autre. Ces raisonnements, je les trouve curieux ».

Pour Tiéman Hubert Coulibaly, là où les politiques ne doivent plus échouer c’est sur le fonctionnent démocratique. « L’argent ne doit pas être la loi des élections. Si l’argent continue à tenir un tel pouvoir dans nos élections, nous aurons toujours du mal à construire des institutions fortes. Il ne faut pas que ce soit l’argent qui détermine le résultat d’une élection, mais il faut que ce soit les suffrages exprimés », a-t-il conseillé promettant qu’ils ne vont pas baisser les bras pour remettre le pays sur les bons rails dans un temps raisonnable.  « Donc nous allons nous remettre à cheval pour faire œuvre utile en pensant à un Mali émergent, meilleur que celui que nous avons à moyen terme », a promis celui qui a fait savoir qu’il se prépare pour les prochaines élections présidentielles.

Alassane Cissouma

Source : Mali Tribune 

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