La France a appelé ce mardi les autorités maliennes à «redoubler d’efforts» afin de mettre fin à l’engrenage de violences intercommunautaires dans le centre du pays, où un nouveau massacre de villageois a été perpétré. «La France condamne avec la plus grande fermeté les violences d’une ampleur particulièrement préoccupante commises dans le village de Sobane, dans la région de Mopti, causant la mort de plus de 95 civils», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
«Elle se tient aux côtés du Mali dans cette nouvelle épreuve et appelle les autorités à redoubler d’efforts dans le centre du pays, afin de mettre fin au plus vite à l’engrenage des violences intercommunautaires, via le redéploiement des services publics et des forces de sécurité et de défense ainsi que des mesures de dialogue, de réconciliation et de développement», a-t-elle ajouté dans un communiqué. L’attaque du village dogon de Sobane Da a débuté dans la soirée de dimanche pour s’achever vers le milieu de la nuit, selon des témoignages.
Selon un rescapé, les assaillants, «une cinquantaine d’hommes lourdement armés, venus à bord de motos et de pick-up», ont encerclé le hameau avant de lancer l’assaut. «Personne n’a été épargné: femmes, enfants et vieilles personnes», a-t-il raconté à l’AFP. L’attaque fait suite au massacre le 23 mars à Ogossagou de quelque 160 Peuls, attribué à des chasseurs dogons, dans cette région du centre du Mali, proche de la frontière avec le Burkina Faso, devenue la plus sanglante du pays.
Depuis l’apparition en 2015 dans la région du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense».