Cuits, râpés ou crus, les oignons sont intégrés dans de nombreuses recettes au Mali. En début de mois de novembre, leur prix a connu une flambée rapide. Ils étaient vendus entre 750 et 1000 F CFA le kg. Comment se porte ce marché à l’heure actuelle ? Reportage autour de ce classique de la cuisine au grand marché de Médine.

Coup de klaxons, moteurs en marche, une file de véhicules, une voiture de transport en commun en panne bloque le passage aux autres. Deux jeunes le poussent pour dégager la voie.
Au marché de Médine, un camion d’oignons est déchargé devant un magasin. A bord, trois chargeurs descendent des sacs de 25 kg. D’autres au sol, les récupèrent et les posent par terre. Le superviseur compte le nombre de sacs déchargés.
La production locale des oignons au Mali s’étend sur les mois de décembre à février à des prix peu rémunérateurs (125 à 250 F CFA le kg). De mars à novembre, les oignons importés du Maroc, de la Hollande et d’Espagne occupent le marché malien.
En cette fin de semaine, un retour progressif des prix est constaté. Les oignons sont vendus à présent entre 500 et 600 F CFA le kilo. Ils avaient connu une flambée rapide jusqu’à 1000 FCFA le kg. Où le prix d’un container d’oignons était de 6 à 7 millions F CFA .
Le grossiste constate aussi un retour progressif des prix.
Dans de grands paniers, ils exposent les plus jolis oignons. Un acheteur s’approche, chaque vendeur choisit sa méthode d’approche. Une voix domine les autres, « Mme, nous avons les meilleurs oignons. Combien de kilos souhaitez-vous ? Le Kg coûte 500 F CFA. Je vous ferai une remise de 50 FCFA sur chaque kg ». Le vendeur avec un accent dogon, obtient quelques minutes d’attention du nouveau venant. Dans sa main un échantillon de sa tubercule, un vendeur de pommes de terre assiste à la scène. Quelquefois, il la montre au nouvel arrivant, sans succès. Au même moment, le marchand d’oignons continue sa présentation « Nous avons les oignons gros-gros, moyens et petit-petits, tous arrivés aujourd’hui » Dans cette présentation, il oriente le regard du client sur les variétés d’oignons entassés sur un étalage.
La conservation des oignons est un véritable problème selon des grossistes. Pour un travailleur de l’établissement Alou Keïta et frères, un distributeur grossiste d’oignons, « les oignons perdent du poids au-delà des semaines de conservation. Pour les écouler, il faut casser souvent le prix », un des risques, avance-t-il, quand il n’y a pas de marché.
Les consommateurs apprécient cette petite baisse des prix des oignons. Cependant, ils restent élevés, constate Ami, une restauratrice.
Kadiatou Mouyi Doumbia

Source: lesechos