Les discussions entre groupes armés ont débuté jeudi 9 janvier à Ménaka, au nord-est du Mali, avec pour objectif d’apaiser les tensions entre la CMA et la Plateforme, deux grandes coalitions touaregs. Mais le climat a été pour le moins peu favorable avec le nouvel assaut des djihadistes qui a fait une vingtaine de blessés parmi le personnel d’une base de l’ONU.
Les dirigeants de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme des mouvements du 14 juin d’Alger, reçus mercredi par le gouverneur de Menaka, Daouda Maïga, ont répondu présents à l’appel de réconciliation.
Objectif, réduire la tension qui prévaut entre les deux coalitions depuis décembre dernier, après la mort le 21 décembre lors d’un accrochage d’un officier du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), membre de la Plateforme.
Pour ce faire, les leaders Bilal Ag Cherif (CMA) et Fahad Ag Almahmoud (Plateforme), ont fait le déplacement. Plus, pour faciliter le processus, le général Alhaj Gamou, président du conseil supérieur des Imghads et alliés, est arrivé mercredi, à Menaka. Si le MSA parle d’assassinat, la CMA évoque de son côté un regrettable accident.
D. Maïga estime que chaque partie se trouve dans de bonnes dispositions.
«La stabilité à Ménaka est forcément une question collégiale, explique-t-il. Aucun groupe ne peut se targuer de la garantir, à lui tout seul».
Mais il faut dire aussi que cette rencontre au sommet intervient au moment même où 20 personnes ont été blessées lors d’une attaque à la roquette au Nord Mali, dont 18 soldats de la paix des Nations unies et deux civils, selon un porte-parole de l’Onu.
Six soldats de la paix ont été grièvement blessés lors de l’attaque de cette base située dans la ville de Tessalit (région de Kidal).
Un «bilan provisoire» fait état de 18 Casques bleus et de deux civils blessés, a déclaré à l’AFP Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma.
Selon lui, il est malaisé de savoir qui est responsable de cette frappe.
Quinze tirs de mortiers se sont abattus «dans et autour» du camp de Tessalit, proche de la frontière algérienne, selon un rapport interne de l’Onu.
Le «supercamp» de Tessalit abrite un bataillon tchadien de l’ONU, des forces françaises de l’opération Barkhane et des militaires maliens.
Les deux civils, maliens, ont été blessés dans la partie française du camp, selon le document interne de l’ONU.
Kidal est sous le contrôle des rebelles Touaregs depuis leur soulèvement en 2012. Des tensions éclatent régulièrement entre ces groupes armés et le gouvernement.
La Minusma compte plus de 13.000 soldats déployés pour endiguer la violence engendrée par divers groupes armés dans le nord et le centre du Mali.
Source: perspectivesmed