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Paix et cohésion sociale : Le Mali au-delà de tous clivages politiques et idéologiques

Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise multidimensionnelle menaçant gravement l’unité nationale parallèlement à l’instabilité chronique qu’elle a provoquée. Aujourd’hui, les autorités comptent faire de la Paix et la cohésion sociale leur priorité. C’est pourquoi un dialogue inter-malien a été initié pour restaurer la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Une initiative qui fait suite à la déclaration de la « caducité » de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issue du processus d’Alger signé en 2015.

Dans un contexte de paix et de cohésion sociale fragilisées, les autorités maliennes entendent faire de la stabilité du pays une priorité majeure. Depuis plusieurs années, une crise multidimensionnelle qui ravage le Mali a fait de milliers de victimes civilo-militaires et des déplacés massifs, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Mais la donne commence à changer de Camp depuis la montée en puissance des Forces Armées maliennes (FAMA) sanctionnée par la reprise de Kidal, le 14 novembre 2023, longtemps hors de contrôle de l’Etat. D’ores et déjà, le Mali décide de prendre le taureau par les cornes en initiant un dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale suite au discours du président de la Transition, Son Excellence, le colonel Assimi GOITA, le 31 décembre 2023.

« L’initiative d’un dialogue inter-maliens mené par des Maliens est une décision salutaire. Tous les Maliens rêvaient d’accompagner pour la consolidation de la paix, de la cohésion sociale et pour la réconciliation nationale », a estimé M. Mohamed Touré, observateur de la situation sociopolitique et sécuritaire au Mali qui exhorte les autorités de la Transition à plus d’ouverture. « Ce dialogue était une occasion de réunir tous les maliens quel que soit leur divergence d’idées ou d’opinions. Malheureusement, on a constaté que certains acteurs, notamment les groupes rebelles, les partis et les mouvements politiques n’y ont pas pris part suite à une décision de suspension de toutes activités et mouvements politiques jusqu’à nouvel ordre. Le dialogue s’est tenu et une résolution des recommandations a été adoptée au nom du peuple Malien de la phase locale, communale, régionale et nationale » regretté notre interlocuteur avant d’avant que « rien n’est encore perdu, l’Etat peut encore appeler tous maliens sans distinction idéologique à la table de négociation pour discuter du Mali », indique-t-il.

« Pour la stabilité du Mali, chacun compte ! »

« La population malienne souffre depuis des décennies des affres des conflits armés. Aujourd’hui, les Maliens n’aspirent qu’à la paix et au vivre ensemble », soutient M. Dramane Cissé, Consultant, qui rappelle que pour « tracer l’architecture d’une paix durable au Mali, recoudre le tissu social et renforcer le vivre-ensemble et la cohésion sociale, il faut l’implication de l’ensemble des Maliens ».

Selon M. Cissé, le Mali a plus que besoin de tous ses fils et toutes ses filles pour résoudre ensemble les maux et trouver une solution durable à cette crise qui a trop durée. « On doit mettre la patrie au-dessus de tous titres, rangs, grades et égos. Le Mali est notre bien commun, il est de notre devoir d’en prendre soin et d’en faire un havre de paix », a-t-il ajouté avant d’inviter les autorités à signer un pacte d’apaisement avec l’ensemble des forces vives de la nation y compris les groupes rebelles signataires du défunt Accord d’Alger. « Un accord qui permettra de rassembler l’ensemble des Maliens autour d’une table afin de discuter du Mali et en toute franchise », indique-t-il.

Un autre dialogue franc et direct entre les Maliens est possible

Dialogue Inter-maliens donne un rude coup à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issue du processus d’Alger. Par ailleurs, il a été officiellement déclaré Caduc par les autorités de la Transition, le 25 janvier 2024. Cet Accord, signé en 2015 avec les groupes armés du Nord du Mali, qui était jadis considéré comme essentiel pour stabiliser le pays laisse aujourd’hui place aux résolutions et recommandations dudit Dialogue.

« Pour une sortie durable de la profonde crise que vit notre patrie vers un État de paix, prospère et stable, une union sacrée est plus que nécessaire », a souligné M. Abdou Sissoko, observateur politique au Mali qui affirme que cela n’est possible que par la recherche de convergences entre l’ensemble des Maliens sans distinction aucune.

Aussi, dit-il, « il y a certes eu récemment, un dialogue inter-maliens, mais de mon point de vu cela ne suffisait pour rétablir une paix durable dans notre pays. J’invite nos plus hautes autorités à donner rendez-vous, dans un très bref délai à l’ensemble des acteurs de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, y compris les anciens indépendantistes, autour d’une table pour une discussion franche et sincère ».

Pour M. Cissé, le Mali a trop souffert, il est temps de dépasser les clivages idéologiques ou personnels. « Il n’y a pas plus malien que l‘autre. Aujourd’hui, seule la convergence des idées et l’engagement des différentes composantes de la nation peuvent sortir le Mali du gouffre », assure-t-il avant de dire que le Mali peut se construire un avenir commun à travers un dialogue franc et direct entre Maliens. « Désormais on doit évaluer tous les échecs du passé et essayons de nous fixer un objectif bien précis. C’est pourquoi un dialogue qui évoquera tous les problèmes du Mali et rassemblera toutes les composantes doit être la priorité des autorités » a explique notre consultant.

Depuis plusieurs années, le Mali connaît des profondes secousses socioéconomiques et sécuritaires qu’il faut immédiatement résoudre. Faut-il le rappeler, les causes de la crise malienne sont ancrées dans le tissu social profondément fragilisé par plusieurs maux, notamment la mauvaise gouvernance, l’injustice sociale, l’inégalité socioculturelle, l’insécurité à ciel ouvert pour ne citer que ceux-là. Pour créer les conditions d’une paix autonome, sincère et d’avenir, l’ensemble des Maliens doivent converger leurs idéaux au-delà de tous clivages politiques ou de posture paternaliste.

Ibrahim Kalifa DJITTEYE

Source : LE PAYS

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