Courant du mois de septembre, dans l’intention de créer un nouveau mouvement pour l’Azawad, Mossa Ag Acharatmane s’est rendu à Bamako pour rencontrer les membres du gouvernement malien dans le but d’obtenir un soutien politique et financier. Chose faite ! Le Président IBK a reçu cet homme et lui aurait remis à l’issue de leur entretien une coquette somme de 30.000.000 de francs CFA.
A son retour de Bamako, Mossa Ag Acharatmane s’est servi, comme le dit le dicton « on est mieux servi que de soi-même », en prenant pour son seul compte 10 millions et apporte le reste (soit 20 millions) aux autres associés. Ce qui n’a pas plu du tout à ses frères d’armes.
Finalement, le problème d’intérêts et de leadership s’est posé. Le groupe divisé en deux camps protagonistes se sont ainsi partagés le reste de la somme reçue par leur bienfaiteur de Koulouba.
Le premier camp, dénommé Mouvement pour le Salut de l’Azawad, a organisé un congrès extraordinaire les 5,6 et 7 novembre derniers et ont officiellement créé leur association.
L’autre camp, le groupe des Idaksahak a fait appel, le 9 novembre, à Ménaka, à tous leurs partisans pour un congrès qui a eu lieu hier jeudi 10 novembre. Au moment où nous mettions sous presse, ce dernier groupe était à la place publique, dans la ville de Ménaka. Ce qui dénote, dans l’intervalle de trois jours, que deux groupes ont tenu chacun son congrès.
Chose bizarre, tous les deux mouvements s’accrochent au même nom : MSA (Mouvement pour le Salut de l’Azawad).
En tout état de cause, l’on est en droit de se demander comment Koulouba peut-il admettre l’idée de création d’un autre mouvement de la sorte dans notre pays.
En ces moments difficiles où la crise malienne atteint son paroxysme, le Président de la République ne devrait-il pas penser au bien-être de son peuple au lieu de gaspiller l’argent du contribuable malien dans des mouvements qui ne feront qu’agiter encore plus le nord ?
Mais là où le bas blesse, c’est qu’IBK a financé la création d’un mouvement au Nord étant donné que l’accord de paix le dit explicitement qu’il ne reconnaît que deux parties : la CMA et la Plateforme. Alors, les Maliens ne seraient-ils pas en légitime droit de s’interroger sur où va encore le Mali avec ce genre d’erreurs d’IBK ?
Combien de temps, nos gouvernants pourront-ils encore continuer à abuser de la confiance des citoyens?
A qui profitera cette autre crise en gestation?
Quelle que chose ne colle pas dans cette affaire. C’est un jeu trouble que jouent nos dirigeants.
Est-ce pour s’éterniser au pouvoir que le Gouvernant du Mali se permet de se livrer à de tels actes, malgré l’état de détresse et d’extrême confusion au Nord ?
Comment IBK peut appuyer en dehors des deux mouvements reconnus par l’accord, un mouvement dont les leaders s’entredéchirent déjà, avant même de commencer leurs activités ?
L’avenir nous le dira…. !
Zénébou Maïga
Source : LE COMBAT