On croyait le malaise circonscrit, mais il a rebondi de façon surprenante, la semaine dernière. A quelques heures de l’ouverture de la session ordinaire d’octobre, les travailleurs de l’Assemblée nationale ont étonné par le réchauffement d’un mot d’ordre de grève précédemment suspendu.
En cause, la persistance d’un malentendu qu’ils semblaient pourtant avoir soldé avec l’instance dirigeante de l’hémicycle. Le contentieux porte essentiellement sur le statut particulier du personnel parlementaire que l’administration s’est engagée à consacrer par une simple mesure administrative en attendant l’élaboration d’un texte législatif en bonne et due forme, tel qu’en dispose la constitution quant aux statuts des travailleurs. C’est en vertu de cet engagement, en effet, que le préavis de grève avait été suspendu avant que les travailleurs ne constatent que la mesure administrative promise n’était pas encore intervenu à quelques encablures du début de la deuxième session de l’année – peut-être la dernière de la législature finissante.
Les travailleurs ont ainsi réagi en déclenchant une cessation de travail pour trois jours à compter d’aujourd’hui 1er Avril où commence la session. C’est dire que la cérémonie d’ouverture risque de se dérouler sans le protocole et les encadrements habituels, surtout que le mot d’ordre de la grève se veut très strict et restrictif sur les domaines concernés par l’obligation de service minimum.
Par ailleurs, le calendrier très chargé et contraignant de l’hémicycle bombardé de texte devrait normalement en être très sérieusement affecté, mais il n’est pas exclu que les parties parviennent à solder le contentieux avant l’expiration des 72 heures. Il se susurre au fait qu’une nouvelle promesse a été faite aux gréviste de leur offrir aujourd’hui même un statut particulier par mesure administrative. Faute de quoi, ils pourraient mettre à exécution leur menace de déclencher une grève illimitée le 10 Avril prochain.
Notons que par-delà le statut particulier les revendications du personnel portaient sur d’autres aspects dont l’inscription des travailleurs à l’assurance et l’ouverture des postes d’assistant parlementaire à l’ensemble du personnel administratif. La première revendication a été entièrement satisfaite, tandis que la seconde semble suspendue à un contrôle de qualification du personnel.
A KEITA
Le Témoin