Après avoir appris le report à quelques heures de la rentrée scolaire 2024-2025, votre journal hebdomadaire ‘’l’Alerte’’ a joint par ses soins le porte-parole de la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Cela, pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur les vraies raisons du report. Dans l’intervention d’Ousmane Almoudou, il ressort que le ministre a mis la poussière sous le tapis. Il a brandi l’alibi des inondations or, à entendre le porte-parole de la Synergie, il en est autrement de loin. Interview !
L’Alerte : Présentez-vous s’il vous plaît.
Ousmane Almoudou : Je suis le porte-parole de la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
Que pensez-vous de la décision du report de dernière minute de la rentrée scolaire 2024-2025 ?
La question du report de dernière minute est interpellative. La raison qui a été évoquée dans la correspondance est celle de l’état de catastrophe naturelle qui a été décrétée. Là en faisant une lecture rationnelle de l’ensemble des informations, on se rend compte aisément que cette information ne tient pas du tout. Le décret de la catastrophe naturelle a été pris en conseil des ministres le 23 août 2024. Un mois après à la suite des rumeurs persistantes faisant état du report de la rentrée, le ministre a fait un communiqué pour insister et dire à la communauté éducative, à l’ensemble des acteurs de l’école que la rentrée est bel et bien maintenue pour le 1er octobre. Venir évoquer cette raison à quelques heures de la rentrée, cela ne tient pas du tout. Je pense qu’il vaut mieux affronter les difficultés, trouver les solutions et faire face à l’essentiel qui est la rentrée scolaire. Le jeu de cache-cache ne peut pas résoudre la question.
Quelles sont les raisons du boycott de la rencontre avec le ministre ?
Le fait qu’on a décidé de boycotter les deux rencontres du ministre est dû au fait que les rencontres qu’on a eues avec lui n’ont pas donné de résultats escomptés. Nous n’avons pas eu de considération au cours de ces rencontres avec le ministre. La raison principale, c’est que des doléances ont été maintes fois répétées au département mais le ministre n’a daigné chercher de solution. On a l’impression que ce qui intéresse le ministre est que les enseignants restent en classe. Les questions relatives à la vie de l’enseignant, à sa carrière, à ses conditions de vie et de travail ne sont pas une préoccupation pour le département. On a compris aussi que lorsque vous rencontrez une autorité pour discuter des questions, le minimum est que vous vous attendez à une suite. Mais malheureusement, toutes les rencontres qu’on a eues avec le ministre, que ce soit les rencontres de rentrée scolaire ou pour préparer les examens, on n’a jamais trouvé une solution aux problèmes. Mettant tous ces éléments bout en bout, on a dit qu’il n’y a pas de nécessité pour nous d’aller à une rencontre initiée par le ministre de l’Education nationale.
Envisagez-vous des actions durant l’année scolaires 2024-2025 ?
Des actions sont forcément envisagées par les syndicats de l’éducation. Ils avaient déjà envisagé des actions pour le 13 octobre, juste après la rentrée du 1er octobre. Le fait que la rentrée est reportée, forcement il y aura des réaménagements dans ces actions-là d’ici celle du 4 novembre. Les syndicats n’ont pas d’autre alternative que de poser des actions pour que l’ensemble des questions qui nous opposent au département soient définitivement tranché. Il est à préciser que ces questions ne sont pas toutes liées au département de l’Education. Il y en a qui vont au-delà du ministère de l’Education nationale. Je vous rappelle les différents points des correspondances que nous avons adressées au ministère de l’Education nationale. Nous avons rappelé les points récents du procès-verbal du 18 mai 2019. On a la question des heures supplémentaires et des frais d’encadrement des enseignants. Il y a des questions qui sont venues se greffer à ce procès-verbal. La question de l’enrôlement des enseignants qui relève du ministère de la refondation de l’Etat. La question des autorisations de participation aux concours qui relève du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. La question de la mutation nationale des enseignants qui relève du ministère de l’Education nationale et de l’Administration territoriale. Ce sont les différentes questions pour lesquelles nous sommes prêts à engager des actions, la rentrée prochaine, pour les trancher définitivement. Pour nous, il est hors de question qu’on accepte de laisser ces questions-là dans une situation latente. Cela impacte négativement la carrière de nos collègues.
Réalisée par Bazoumana KANE
Source : L’Alerte