Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Oumou Djata Keïta à la rencontre des Maliens de la diaspora : Les responsables de l’ORTM veulent mettre » Tounkaranké » sous le boisseau

La vocation, soit elle est innée soit elle nait par l’apprentissage. Oumou Djata Keïta, l’animatrice vedette du service des programmes de l’ORTM est le fruit de l’expérience et de l’expérimentation. D’ascendance noble des Kéïta du Mandé elle n’est pas Djeli mais elle aime la musique et fait de la musique pour les autres en s’entourant d’une pléiade d’artistes bien abreuvés aux sources de la musique du terroir. Sa mère y est pour beaucoup dans ce penchant insatiable pour la musique. Et pour cause, encore toute petite dans le quartier malsain de Bozola, tous les niamakala du quartier se retrouvaient chez sa mère les jours de fête pour exalter sa grandeur. Ce grand rassemblement avait lieu sous le lampadaire de Bozola communément appelé « lampani koro » et qui nous rappelle bien des souvenirs du temps colon. Rien de tel que la lampe d’Aladin parce qu’il n’avait pas son pareil dans la capitale sans doute à cause de sa lumière éblouissante qui éclairait à 500 m à la ronde.

 

 equipement television voiture camion ortm office radion television malienne logo

On s’en doute, la mère de Oumou et ses convives sous les feux de la rampe s’en donnaient à cœur joie. Elle n’était pas n’importe qui à Bozola et même à Bamako cette dame au bon cœur. La première et la plus grande teinturière du pays était en outre la présidente des femmes commerçantes du grand marché. Ayant grandi à l’ombre de ce mastodonte, Oumou Djata Kéïta devait avoir naturellement un fort penchant pour le spectacle. Et pour commencer, alors qu’elle était encore au Lycée, elle fut engagée comme téléspeakerine à la RTM après avoir subi un test avec succès. Mais l’appétit vient en mangeant, l’occasion fait aussi le larron. Elle voyait grand et un an seulement après elle passa au concours du CIRO pour aller subir une formation à Ouaga en spécialisation radio.

 

De retour au bercail et confortablement installée cette fois-ci, Oumou se lance dans les productions à grand spectacle. Ainsi, furent créées tour à tour des émissions comme  » sambé sambé » (bonne fête) en 2003  » tounkaranké » destinée aux Maliens de l’étranger en 1997 et tout récemment  » Niaga « . Elles ont lieu les jours de fête à l’hôtel Olympe. Sont ainsi célébrées les fêtes musulmanes comme l’Aid El Fitr, l’Aid El Adha, le 22 septembre, le 8 mars journée internationale de la femme, le 20 janvier fête de l’armée, le nouvel an. Mais Oumou a une sainte horreur du griotisme au cours de son spectacle comme cela se fait dans d’autres émissions où certaines femmes se livrentà des distributions ostentatoires de grosses sommes d’argent sur scène. Pour elle, pas question de chanter l’homme mais on peut chanter la patrie. Aussi, au cours de chaque émission, elle distribue des thèmes aux différents artistes comme la paix, la réconciliation, la sécurité, l’amour, etc. Selon elle, ses émissions ne sont pas des concerts comme on en voit un peu partout ailleurs.

 

Pour tous ces efforts, imaginez que Bozola ne lui donne que des miettes pour payer les frais de déplacement des artistes. A part le concours providentiel de Malitel, elle-même se démène comme un beau diable pour produire son propre spectacle. Ceci est valable pour  » sambé sambé » mais surtout pour « Tounkaranké »fort prisé par les Maliens de l’étranger. Pour un retour aux sources et briser la nostalgie du pays, ceux-ci sont obligés de mettre la main à la poche pour assurer les frais de transport et l’hébergement de la réalisatrice et de son caméraman. Actuellement  » Tounkaranké «  est en pleine hibernation à cause sans doute de la situation intérieure du pays. Les Maliens de la diaspora plus inquiets que nous n’ont plus le cœur à la fête. S’y ajoute que les responsables de l’ORTM veulent mettre les pieds sur l’émission même si pour l’heure, ils n’ont encore rien dit à l’intéressée.

 

Dans ce panier à crabe, comme disait le professeur Younouss Hamèye Dicko, tout peut arriver même le pire. Souhaitons bon vent à cette femme courageuse qui vient de décrocher son Master II à l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest.

 

                         Mamadou Lamine DOUMBIA

 

SOURCE: Bamako Hebdo  du   18 oct 2014.
Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance