Le M5-RFP a entamé la 2ème phase de la désobéissance civile le 3 août 2020 et compte poursuivre ses actions jusqu’à l’obtention de la démission du Président IBK et de son régime. D’ailleurs ce mardi un grand rassemblement est prévu à la Place de l’indépendance de Bamako. L’imam Oumarou Diarra de la CMAS, membre du Comité stratégique du mouvement, fait le point de cette reprise.
Quelle est la situation quelques jours après la reprise de la désobéissance civile dans le District de Bamako ?
Je pense que les activités de lundi et de mardi sont une véritable illustration de nos dires et des faits. Les jeunes ont voulu montrer une certaine maturité à l’opinion nationale et internationale. La conclusion que nous en tirons est que cela prouve à suffisance que les événements malheureux des 10, 11 et 12 juillet n’avaient rien à voir avec les pratiques de désobéissance civile du M5-RFP.
Qu’en est-il à l’intérieur du pays ?
La désobéissance civile a été observée à Bougouni le 3 août. Les services publics ont été fermés par le comité M5. Sikasso est entré dans la danse mardi, parce que la région attendait en fait le mot d’ordre du Comité stratégique. Les Sikassois n’avaient pas compris qu’à travers la voix de la jeunesse M5, ils devaient agir directement. Koulikoro suit l’appel également, à travers Kati, et les activités vont continuer Inch’Allah.
Les actions sont cette fois considérablement modérées, contrairement à la première phase. Est-ce une nouvelle stratégie ?
Effectivement. Comme vous le savez, cette lutte, nous la menons pour le peuple malien. Donc déranger la population n’est nullement l’objectif du M5-RFP. Nous partons de certains constats. Nous avons vu que les barricades peuvent nuire à la population, qui vit au jour le jour, et n’ont pas d’effets sur les services publics. C’est pourquoi nous avons décidé de changer de stratégie. Ne pas pénaliser les paisibles populations, mais freiner le fonctionnement normal des services publics en demandant pacifiquement leur fermeture.
Certains pensent à des signes d’essoufflement du M5-RFP, dont les appels ne seraient plus majoritairement suivis. Qu’en dites-vous ?
Que ces personnes se détrompent. Vous savez, un combat, ce sont des stratégies. La population du Mali est attachée à des traditions socio-religieuses, dont la fête de Tabaski. Beaucoup de nos concitoyens qui ont des parents à l’intérieur du pays rentrent pour aller fêter. Pour maintenir en alerte nos militants, nous sommes obligés d’adopter des stratégies en fonction des réalités du moment. Pour preuve, le Comité stratégique a tenu une réunion de haute importance mardi 4 août, au sortir de laquelle il a été prévu un nouveau grand rassemblement, le mardi 11 août à la Place de l’indépendance.
Propos recueillis par Germain Kenouvi
Source: journaldumali